LONG WEEK END

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Parce-que, coincé entre ses deux contemporains Peter Weir et George Miller, le réalisateur Colin Eggleston fait figure d'oublié de l'ozploitation (nom donné à la vague de films d'exploitation du cinéma australien des années 70 à 80). Si ce statut peu enviable est le fait d'une carrière nettement plus courte et inégale que ses cadets, son premier film devrait pourtant lui octroyer à lui seul une place dans ce petit panthéon cinématographique. Grâce à son sens du cadre et de la tension, Long Weekend reste, plus de 45 ans après sa sortie, un modèle de film d'horreur "naturaliste", créant une angoisse de plus en plus malaisante grâce à la suggestion du hors-champ, du son environnant, et à l'utilisation inspiré de ses décors naturels de bush et de bord de mer. 

Parce-que son sous-texte écologique virulent en fait le chaînon naturel entre La Dernière vague de Peter Weir et Walkabout de Nicolas Roeg. Long Weekend partage avec ces deux chefs d'oeuvres une vision profondément inquiétante de la nature australienne, et un appel vibrant à respecter les grands espaces du pays-continent sous peine d'en subir la loi intraitable. En laissant planer un doute jamais élucidé sur la dimension fantastique de son récit, Eggleston fait de l'environnement un personnage à part entière peuplé d'espèces aussi anodines que menaçantes, prêtes à se rebeller contre les agressions humaines. 

Parce-que, avant de passer injustement sous le radar de la cinéphilie, et malgré son échec dans son pays, le film reçut un accueil enthousiaste à travers le monde, et notamment en France, où il remporta le Prix spécial du jury au Festival international du film fantastique et de science-fiction de Paris en 1978, ainsi que l'Antenne d'or au Festival international du film fantastique d'Avoriaz 1979, ex-aequo avec un autre classique, L'Invasion des profanateurs de Philip Kaufman.

Parce-que le film devrait passer à tout le monde l'envie de laisser traîner ses déchets dans la nature et de tirer n'importe où avec sa carabine ou son harpon de pêche !

Un vrai bon film d'ambiance et d'angoisse pure, genre qui en général me lourde vite fait si ce n'est pas de la SF ou du gros poisson. Et pourtant, ici plus qu'ailleurs, il se passe queue dalle ! Pas de monstre, pas d'animal enragé, pas de psychopathe à la con, pas de gore. ...

Il n'y a que dans le cinéma australien des années 70 que l'on peut espérer découvrir ce genre de pépite. Que ce soit avec Ted Kotcheff (Réveil dans la terreur, 1971), Nicolas Roeg (La Randonnée, 1971), Peter Weir (La Dernière Vague, 1977) ou encore George Miller (Mad Max, ...

Un couple en proie à des difficultés décide de se changer les idées en allant passer un week-end dans la cambrousse afin de faire du camping. Mais faire ça en Australie a l'air de comporter des risques... Long weekend est un film à la curieuse destinée ; aucun succès dans ...