LES VIRTUOSES en VOD
- De
- 1997
- 103 mn
- Drame
- Royaume-Uni
- Tous publics
- VM
1 MIN AVANT
Le titre Les Virtuoses ne possède pas dans la langue de Truffaut le charme dont il jouit dans celle de Losey. Brass off renvoie en effet à la fois à la fanfare qui est au centre du film et au ras-le-bol social qui en est le cadre. Car c’est bien de la classe ouvrière qu'il est question. Les personnages du film sont des mineurs confrontés à la fermeture des puits. L’Angleterre de la Révolution industrielle n’est plus qu’un souvenir, et les traders qui ont investi la City de Londres ont supplanté les gueules noires dans l’imaginaire national. Alors celles-ci se rebellent. Une fanfare se constitue qui porte haut les valeurs de ceux qui l’animent et qui rêvent de remporter la finale du championnat national, qui doit se tenir au Royal Albert Hall de Londres. Et même si c’est évidemment dans un bras de fer avec la direction des Charbonnages britanniques que réside l’enjeu principal, ce championnat revêt peu à peu une importance capitale pour toute la ville.
Le film date de 1997. Margaret Thatcher n’était plus au pouvoir, mais son passage aux affaires avait laissé des souvenirs cuisants dans la classe ouvrière. Chantre d’une politique ultra libérale qui ne souciait pas beaucoup de ceux qu’elle laissait au bord de la route, la dame de fer, récemment incarnée à l’écran par Meryl Streep, s’était fait un devoir de briser les syndicats. De ce point de vue, Les Virtuoses est clairement un réquisitoire, même si le film n’a pas une allure directement militante. Unissant émotion et pédagogie, ces Virtuoses visent juste.
Il est vrai que le cinéma anglais possède une vraie tradition de cinéma social qui n’existe en France que de façon plus marginale. Le long règne du parti conservateur dans les années 80 et 90 a eu pour effet de donner une vitalité nouvelle à cette veine. On pense évidemment à Ken Loach, qui n’a depuis les années 60 jamais cessé de s’intéresser au peuple, n’hésitant pas à délaisser ici ou là la noirceur du constat pour brosser un tableau plein de drôlerie et d’énergie positive, comme dans Riff raff ou Raining stones. Mais il ne faudrait pas que l’auteur de It’s a free world soit l’arbre qui cache la forêt d’un cinéma concerné qui n’a de cesse d’embrasser le quotidien. D’autres films se sont engouffrés dans la brèche creusée par les mineurs des Virtuoses. Les Géants, par exemple, une ode à ceux qui sont chargés d’entretenir les lignes électriques ; ou encore The Full Monty, qui mettait en scène des chômeurs entreprenant de s’en sortir en montant un spectacle de strip-tease. Le symbole est joli. Le cinéma anglais sait en tous cas nous faire partager la gouaille et la chaleur de ses personnages. Titillant au passage notre sympathie pour tous les David du monde, qui n’ont pas fini de se battre contre les Goliath de la mondialisation.
Dans le même genre vous pouvez trouver THE FULL MONTY (C'est le meme drame du chômage, en Angleterre, mais brosse avec fantaisie et humour) ou encore UNE MINUTE DE SILENCE (Il met en lumiere la reaction de revolte ou d'abattement des mineurs à la fermeture des mines).