LES FAUVES

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Deuxième long métrage de Vincent Mariette, Les fauves est à la fois un récit d’apprentissage, un teen movie, et un thriller aux confins du fantastique. L’action se passe en Dordogne, lorsque l’ambiance estivale d’un camping est perturbée par des disparitions d’adolescents. Tandis que des rumeurs font état d’une mystérieuse panthère, Laura, 17 ans, élabore sa propre interprétation au moment où elle est en pleine recherche d’elle-même.

Laura est incarnée par Lily Rose Depp qui fait ici ses débuts dans un premier rôle. Elle joue un personnage complexe et mystérieux, qui est en train de vivre le passage à l’âge adulte, et comme l’histoire est entièrement racontée de son point de vue, elle a la charge de nous faire partager ses doutes, ses fantasmes et sa perception d’un environnement potentiellement dangereux.

Face à elle, Laurent Laffite joue un écrivain dont l’ambiguité ne fait qu’épaissir le mystère. Ambitieusement filmé avec des images léchées et accompagné d’une musique appropriée, Les fauves a toutes les apparences d’un film d’atmosphère fantastique.  

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LA FÉLINE (Réelle ou fantasmée, la bête qui rôde est surtout un symbole des obsessions qui tourmentent le personnage principal féminin.) ou encore VENDREDI 13 (Des ados en vacances au camping sont victimes d'un prédateur qui hante la région....).

Se souvenant de son adolescence en Dordogne, le metteur en scène Vincent Mariette a imaginé d’y situer une histoire racontée par une jeune fille. Ce point de vue subjectif lui donnerait la liberté de développer aussi bien les thèmes que la forme. C’est alors qu’il s’est mis à accumuler les idées qui ont débouché sur un premier scénario ambitieux. Il prenait la forme d’un film choral qui imbriquait trois histoires distinctes, chacune dominée par un personnage différent, sur le modèle de Pulp fiction.

Mais après avoir obtenu l’avance sur recettes, le cinéaste peinait à monter son film, et il s’est rendu compte que la forme chorale ne fonctionnait pas, et il a entrepris de la simplifier pour se concentrer sur l’histoire de Laura et de l’écrivain mystérieux. Il lui a fallu encore six mois de travail avant de trouver la façon de faire fonctionner l’histoire, mais à partir de là, le scénario s’est écrit en deux semaines. En construisant le rôle de Laura, Vincent Mariette pensait à Christina Ricci qui l’avait fortement impressionné lorsqu’elle avait dix sept ans. Il était d’ailleurs jaloux d’Edward Furlong qui jouait son petit ami dans Pecker de John Waters. C’est en cherchant un équivalent contemporain de Christina Ricci, qu’il a découvert Lily Rose Depp dans Planetarium de Rebecca Zlotowski.

Pour expliquer l’ambiance qu’il cherchait à obtenir pour Les fauves, Mariette a assemblé une compilation de références visuelles qui allait des dessins de Charles Burns, à certaines images de David Robert Mitchell, en passant par des séquences précises d’Outsiders de Francis Ford Coppola ou encore de Mulholland drive. Pour l’ambiance sonore, il a fait appel aux frères Evgueni et Sacha Galperine, et leur a montré Under the skin ainsi que Inherent vice dont il avait apprécié la musique composée par Johnny Greenwood. Laurent Laffitte, qui avait déjà été à l’affiche du premier film de Vincent Mariette, joue ici un écrivain inquiétant qui semble compléter un série de rôles similaires dans des thrillers comme L’heure de la sortie de Sébastien Marnier, KO de Francis Gobert et Elle de Paul Verhoeven.

Deuxième long métrage pour Vincent Mariette après le très agréable Tristesse Club. Le ton et l'ambiance sont différents. Sur ces plans, pour ma part, je trouve que l'on est assez proche du récent L'heure de la sortie. La mise en scène est maitrisée, le scénario prenant, ...