LE VIRTUOSE

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Le Virtuose raconte l’histoire d’un garçon de onze ans qui, après la mort de sa mère, se retrouve dans une chorale d’exception où il va devoir s’imposer malgré sa superbe voix. Avec un tel pitch, on ne peut s’empêcher de penser aux  Choristes de Christophe Barratier, pourtant, si l’on en croit le réalisateur canadien François Girard, c’est plus souvent au  Cercles des poètes disparus que le film a été comparé.

Les rapports entre le jeune héros et son maître, un enseignant d’une exigence absolue incarné par Dustin Hoffman, sont en effet un thème majeur de cette histoire. Mais, précise Girard, ici « le petit finit par apprendre beaucoup de choses à son maître, qui en sort changé ».

Le scénario a été imaginé par Ben Ripley. C’était même son premier, mais il a fallu attendre une quinzaine d’années et le succès de films comme  Source Code qu’il a écrit pour que Le Virtuose soit enfin produit. Et qu’il bénéficie d’un casting de choix : aux côtés de Dustin Hoffman, Kathy Bates interprète la directrice de la chorale et Debra Winger, la vedette d’Officier et Gentleman qui s’est fait assez rare au cinéma dans les années 2000, incarne une directrice d’école résolue à orienter le gamin paumé sur la voie de l’excellence.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LES CHORISTES (Un récit qui met lui aussi en scène un groupe d'enfants qui chantent au sein d'une chorale) ou encore LE CERCLE DES POETES DISPARUS (Une histoire sur l'influence déterminante d'un enseignant sur la vie de ses élèves).

Après  Le Violon Rouge dans lequel il avait dirigé Samuel L. Jackson, François Girard s’était promis de ne plus refaire de film sur la musique. Et pourtant, quelque quinze ans plus tard, après avoir mis en scène deux spectacles du Cirque du Soleil et des opéras, le metteur en scène a craqué pour le scénario du  Virtuose. Il explique qu’en fait il préfère la musique aux mots pour communiquer des émotions. Il avoue par ailleurs qu’il a toujours été très sensible aux choeurs d’opéra. Et là, ajoute-t-il, la pureté des voix des enfants, et de leur coeur, rend la musique encore plus émouvante.  

Stet, le virtuose du film, est campé par Garrett Wareing qui fait ici ses débuts à l’écran. Et pour dénicher l’interprète du personnage, François Girard s’est fié à son expérience sur Le Violon Rouge: le meilleur violoniste qu’il avait trouvé à Vienne était parfait pour le rôle. Mais cette fois la recette n’a pas fonctionné du tout. Les innombrables chanteurs repérés n’étaient pas à la hauteur comme comédiens.  La recherche s’est donc réorientée vers de jeunes acteurs et après avoir auditionné 250 candidats, le réalisateur a choisi Garrett. Un choix dont il se félicite car le rôle n’est pas simple, dans la mesure où il s’agissait de donner une forte présence à un personnage qui parle peu. Dans les parties chantées c’est malgré tout la voix d’un petit prodige new-yorkais qu’on entend.

En travaillant avec des garçons d’une douzaine d’années, à l’orée de la puberté donc, le metteur en scène a mesuré concrètement la portée d’un thème du film : la dimension éphémère du talent des enfants et la course contre le temps. L’arrivée de la mue signifie en effet la fin de leur carrière de choriste. Joe West, qui incarne Devon, pouvait chanter les notes les plus aiguës pendant le tournage mais quatre ou cinq mois plus tard pendant le doublage, il n’en était plus capable, sa voix avait complètement changé !