LE SECRET DES BANQUISES

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Quelle idée de s'appeler Christophine ! C'est ce que pourrait se dire le personnage qu’interprète Charlotte Le Bon, l’ex-miss météo de CANAL+, dans cette comédie où elle est tour à tour rebaptisée Joséphine, Eglantine ou encore Amandine… Mais peu importe, le vrai problème de Christophine, jeune thésarde dans un labo de recherches génétiques, c’est qu'elle aime le professeur Quignard, un scientifique obnubilé par ses travaux incarné par Guillaume Canet.

Et pour se faire remarquer par le savant, Christophine ne trouve rien de mieux que de s’inoculer une protéine de stress que produisent les pingouins. Son geste insensé la transforme en cobaye privilégié et va donner lieu à une drôle d’histoire.

La réalisatrice Marie Madinier signe avec Le Secret des banquises, son premier long métrage et elle le définit comme "une comédie scientifique et une fable amoureuse. Les Américains n'hésitent pas à mélanger les genres, explique-t-elle, et personnellement, je trouve que c'est bien d'être surpris au cinéma".

 
Dans le même genre vous pouvez trouver CHERIE JE ME SENS RAJEUNIR (Un même univers : des mésaventures comiques autour d'expériences scientifiques avec des animaux et d'un cobaye humain) ou encore M. POPPER ET SES PINGOUINS (Une comédie où les pingouins tiennent un rôle majeur).

Avant même d’être tourné, Le Secret des banquises avait déjà reçu un prix pour son scénario alors que la jeune réalisatrice sortait de la fameuse école de la FEMIS. Férue de comédies américaines comme L’Impossible Monsieur Bébé ou Monkey Business (Chérie, je me sens rajeunir), dont elle aime les dialogues rythmés et les situations invraisemblables, Marie Madinier avait envie d’une comédie audacieuse, un peu déconcertante et irrévérencieuse. Elle ne voulait rien s’interdire et ce n’est qu’après coup qu’elle a mesuré les difficultés en termes de production : les décors à construire, tourner avec une demi-douzaine de vrais pingouins, quelques 200 souris de laboratoire… Quant à Gaston, le bébé pingouin, ce n’est pas un être vivant mais une animatronique.

Malgré sa tonalité fantasque, le scénario du Secret des banquises s’appuie sur des bases scientifiques réelles. La PPM, la protéine de pingouin au coeur de l’intrigue existe bel et bien et elle a effectivement des propriétés immunisantes. Son nom véritable n’est pas PPM mais sphéniscine. Cette protéine que produit le pingouin est dotée d’un solide pouvoir  antimicrobien et agit différemment des antibiotiques classiques. Les chercheurs envisagent de l’utiliser contre la mucoviscidose. En fait, Marie Madinier tenait à ce que son intrigue démarre sur des éléments plausibles, vraisemblables et pour cela elle a d’ailleurs mis à profit les conseils d’un directeur de recherche du CNRS.

Le Secret des banquises a demandé une préparation particulière à Charlotte Le Bon pour s’approprier ce personnage de Christophine plutôt éloigné des rôles habituels de femmes "puissantes, dans le contrôle", qu’on lui propose en général. Histoire de bien se glisser dans la peau de cette jeune femme "sans ego et jamais dans la séduction", elle a travaillé avec un coach qui l’a aidée à acquérir une certaine maladresse, une façon de se mouvoir différente. Quant à sa transformation finale, elle s’est effectuée au prix de douze heures de maquillage. Après avoir été enduite de colle, l’actrice a été recouverte de petites plumes sur tout le corps. "Je ne vous dis pas la galère ensuite pour enlever tout ça !", explique-t-elle. De quoi se sentir comme un pingouin dans le désert !

Pour son tout premier film, la réalisatrice Marie Madinier n'hésite pas à bousculer gentiment nos attentes en matière de comédie à la française. De fait, l'histoire du Professeur Quignard et de Christophine aurait pu ressembler à mille autres romances déjà vues sur grand ...

Je ne sais pas qui est Marie Madinier, ni si elle est française. Authentiquement givrée, par contre! Elle pourrait bien être belge tiens ! Le film n'est pas sans défauts, c'est sûr. Mais lorsqu'on cherche à leur mettre le doigt dessus on se dit qu'ils font partie intégrante ...

Malgré son titre aux allures de grand froid, Le secret des banquises est une petite douceur. Sorte de conte scientifique souvent très drôle, le film sait aussi être poétique, notamment quand il plonge dans les yeux ébahis de son héroïne. C’est un film qui fait du bien, ...