LE RETOUR DES MOUSQUETAIRES

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Voici la triste histoire d’un drôle de film qui est aussi un film drôle. En 1973 et 1974 deux longs métrages signés Richard Lester d’après Dumas Les trois mousquetaires et On l’appelait milady se taillent une jolie réputation internationale avec un casting en acier chromé et un récit épique pas si éloigné du maître français. Quinze ans plus tard la même équipe remet le couvert pour une adaptation vingt ans après avec pour titre anglais The return of the musketeers traduit littéralement en français par Le retour des mousquetaires.

Fait étonnant tous les acteurs dans les principaux rôles sont au rendez vous : Michael York/d’Artagnan, Oliver Reed/Athos, Frank Finlay/Porthos, Richard Chamberlain/Aramis et côté dames, Geraldine Chaplin/Anne d’Autriche. Les autres dames sont passées de vie à trépas lors des premiers épisodes mais une nouvelle méchante, fille de Milady est là, incarnée par Kim Katrall, future star des quatre mousquetairettes de Sex and the city.

Soit dit en passant chez Dumas la fille était un fils, mais ceci est une autre histoire faut toujours plus de femmes dans les films. Côté homme de robes le nouveau cardinal, le Mazarin a cette fois la prestance de Philippe Noiret. Tous ces personnages et ces acteurs auront-ils des ans subi l’irréparable outrage ? Réponse sur le pré, monsieur.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LES TROIS MOUSQUETAIRES DE BERNARD BORDERIE (1961) ou encore RIDICULE DE PATRICE LECONTE (1996) .

Le retour des mousquetaires n’était pas un film prémédité. D’autant que les acteurs l’avaient eu mauvaise à l’issue des premiers films découvrant alors qu’ils avaient signé pour un qu’on en avait monté deux. A l’issue d’un procès ils avaient gagné mais pas autant qu’ils auraient pu l’espérer sur un double tournage. Pourtant lors d’un diner avec Michael York et le producteur Pierre Spengler l’envie revint. Et tous répondirent présents. Spengler avait jadis été associé aux premiers producteurs des Mousquetaires les Salkind. Il lança donc l’aventure, rappelant Jean-Pierre Cassel qui jouait Louis XIII dans les deux premiers films et qui là fait un caméo très anachronique dans le rôle de Cyrano de Bergerac !

La belle Kim Katrall fut choisie en raison de la ressemblance qu’elle avait avec Faye Dunaway dont elle est supposée jouer la fille et tout le monde reparti pour une nouvelle aventure. Hélas la joyeuse équipée tourna au drame le 20 septembre 1988 quand l’acteur Roy Kinnear mourut à l’âge de 55 ans des suites d’une chute de cheval. Lui aussi était déjà des premiers films et avait repris le rôle de Planchet le valet de d’Artagnan. Sa mort plongea son vieil ami Richard Lester dans une telle dépression qu’après la sortie du film qui eut lieu en avril 1989 le cinéaste décida de mettre un terme à sa carrière. Il n’avait pourtant à l’époque que 57 ans. Etrangement le film qui porte sur le deuil et la mélancolie devant la mort trouvait là une sinistre illustration de son propos.

Mais pour terminer sur une note  d’espoir évoquons la situation paradoxale de Philippe Noiret qui avait toujours rêvé de jouer un mousquetaire et se retrouvait dans ce film déguisé en Mazarin. Il ne savait pas encore qu’il incarnerait cinq ans plus tard un d’Artagnan vieillissant dans La fille de d’Artagnan de Bertrand Tavernier en 1994. C’est ce qui console toujours dans le cinéma : les légendes ne meurent jamais. Et les mousquetaires non plus.

Plus de 15 ans après sa sympathique adaptation de l’œuvre d'Alexandre Dumas Richard Lester retrouve les mêmes acteurs pour cette suite qui se mélange entre une bonne dose d'humour et quelques instants plus dramatiques. On peut regretter que Lester est trop forcé sur l'humour ...