LE PLAISIR en VOD
- De
- 1952
- 93 mn
- Comédie
- France
- Tous publics
- VF - HD
1 MIN AVANT
Max Ophuls est un cinéaste majeur. Son œuvre ne compte qu’une vingtaine de longs métrages. Il a connu les vicissitudes de bien des artistes juifs allemands, débutant à l’UFA, fuyant le nazisme dès l’incendie du Reichstag, tournant en France, passant par l’Italie, la Hollande et la Suisse pour faire carrière aux Etats-Unis et revenir en Europe en 1950, où il réalise 4 films français jusqu’à son décès en 1957, 4 chefs-d’œuvre indiscutables. Tourné entre La Ronde et Madame de…, Le Plaisir assemble trois histoires de tonalités différentes, adaptations de nouvelles de Guy de Maupassant, reliées par la voix off d’un chroniqueur mondain qui s’incarne dans le troisième volet et donne au triptyque sa subtile unité. Le titre général du film est bien sûr ambigu. Il s’agit plutôt pour Ophuls de décrire trois cas de plaisirs contrariés. Dans les deux premiers segments, le plaisir est lié à des lieux spécifiques, vers lesquels toutes les pulsions convergent, le Palais de la Danse, tapageur et crapuleux, où un homme masqué vient virevolter parmi une foultitude de gens sur la musique endiablée d’Offenbach, et la Maison close de Madame Tellier, accueillant les notables de la ville et les marins en bordée.
La troisième histoire est le constat amer de la désagrégation d’un jeune couple. Le séducteur masqué, dans une quête impossible de sa jeunesse passée, les bourgeois se lamentant de la fermeture momentanée du bordel, pour cause de première communion, le peintre lassé par l’amour de sa modèle sont à la recherche d’un plaisir charnel auquel s’opposent le temps, la pureté et la mort. Ce plaisir semble une préoccupation surtout masculine. Ophuls s’est toujours défendu d’être un moraliste. Il ne condamne pas cette recherche de jouissance, aussi fugace, infantile, frivole ou égoïste qu’elle soit. Il l’observe d’un regard impitoyable mais sans jugement, avec fatalité. Et conclut que le bonheur n’est pas gai.
Dans le même genre vous pouvez trouver THE PRIVATE AFFAIRS OF BEL AMI (Réalisé par Albert Lewin en 1947, ce film compte parmi les très bonnes adaptations de Guy de Maupassant, à côté du Plaisir d'Ophuls.) ou encore LA MAISON TELLIER (Réalisée par Pierre Chevalier en 1981, cette nouvelle adaptation de la nouvelle de Maupassant reprend plusieurs moments traités par Max Ophuls.).