LA CHUTE en VOD
- De
- 2005
- 149 mn
- Drame
- Autriche | Allemagne
- Tous publics
- VM - HD
1 MIN AVANT
Raconter l’horreur demande un certain courage. Pour le faire au mieux, il convient sûrement d’en connaître les rouages. Ne pas dénaturer pour mieux raconter. Décrire, surtout, l’impensable et ce qui ne devrait jamais plus se reproduire. Pour « La Chute », Olivier Hirschbiegel (derrière L’Expérience ou encore Un Héros Ordinaire) a pris le parti non pas de revenir sur l’histoire dans son entièreté mais plutôt une chute - justement. Celle de « la bête immonde », du « Wolf » : Adolf Hitler. Un film qui s’inscrit bien volontiers dans le docu-fiction tant il brille par son réalisme. Pas étonnant lorsque l’on sait que pour en accoucher, Olivier Hirschbiegel s’est inspiré de deux livres d’historiens. Regarder La Chute, c’est accepter un rythme lent et lancinant. Comment faire sinon pour décrire l’angoisse ? Il y a d'abord la nôtre, spectateurs non pas pour leurs destins mais pour imaginer celles de tous les protagonistes, nazis et acteurs à la fin de cette guerre. Les Russes viennent d’entrer dans Berlin et la seule issue leur reste la mort. S'il y a les Nazis qui se désolidarisent, La Chute (nommé aux Oscars en 2005 dans la catégorie meilleur film en langue étrangère) se concentre plutôt sur ceux qui restent, le tout dans une esthétique bluffante et terriblement réelle. Reste qu’il n’y en a qu’un qui crève l’écran : un Bruno Ganz en « Fuhrer » idolâtré mais devenu vulnérable. Un Bruno Ganz (emblématique aussi dans Les Ailes du Désir) si réaliste qu’il permet de se souvenir pour ne jamais oublier. Avec un parti pris bien précis d’Olivier Hirschbiegel : dépeindre un Fuhrer « adoré » et cet affront (dangereux diront certains ?) de montrer un monstre avec une certaine humanité. Un homme finalement « banal », doué d’émotions, et c’est bien là ce qu’il y a de plus terrifiant.
Dans le même genre vous pouvez trouver INGLORIOUS BASTERD (Comment décrire la mort surtout quand elle est attendue ? En parlant de la fin d'une époque.) ou encore LA LISTE DE SCHINDLER DE STEVEN SPIELBERG (Aucun film ne sera jamais de trop pour décrire l'horreur d'une époque comme celle-ci.).