LA CAGE DORÉE

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La cage dorée est le premier long métrage de Ruben Alves. C’est Hugo Gélin, son ami d’enfance qui est également son producteur, qui l’a encouragé à écrire ce scénario. Cela faisait un moment que le trentenaire, né de parents portugais, avait envie de parler de leur expérience en France. Il ne souhaitait cependant pas réaliser un film autobiographique. C’est un reportage sur une concierge portugaise qui a constitué le déclic pour Ruben Alves. Elle déclarait envisager de prendre sa retraite dans son pays tout en ayant aussi envie de rester dans sa « cage dorée » où elle a travaillé pendant presque toute sa vie. Son récit et les témoignage de ses parents, lui ouvrier, elle concierge, ont inspiré  le réalisateur pour son scénario.

En se penchant sur une communauté qui lui est familière, il a pu puiser dans les anecdotes que lui racontaient ses proches en prenant soin de ne jamais tomber dans la caricature. Il a d’abord travaillé seul puis a été rejoint par Hugo Gélin et Jean-André Yerlès. Pour Ruben Alves, son film parle de la façon d’assumer son statut social et son histoire. Il a ainsi joué sur ce qu’il estime être les clichés entourant les Portugais réputés pour être travailleurs et discrets. Selon lui, on ne peut pas dire à un Français qu’on est portugais sans qu’il vous demande immédiatement si vous connaissez quelqu’un pour le dépanner en plomberie, en peinture ou en ménage. Ruben Alves estime que tous les pays portent une image souvent réductrice et c’est de ce phénomène qu’il a souhaité s’amuser tendrement dans son film.

Le réalisateur a tenu à ce que les héros soient incarnés par des acteurs portugais. Ce pari n’était pas gagné car cela impliquait de choisir des comédiens peu connus du public français. La cage dorée a été récompensé au Festival de l’Alpe d’Huez par le prix du Public et par le prix d’interprétation pour Chantal Lauby, l’un des comédiennes françaises du générique.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver BIENVENUE CHEZ LES CH'TIS (Parce qu'il présente une communauté avec un humour mêlé de tendresse.) ou encore NÉ QUELQUE PART (Parce qu'il pose la question des origines et de l'endroit où l'on vit.).

Rita Blanco, qui joue Maria, est une star dans son pays. En France, on a pu la voir dans Amour de Michael Haneke où elle incarne aussi une concierge. Elle a demandé à rencontrer la mère de Ruben Alves pour s’inspirer de ses attitudes. Joaquim de Almeida, qui campe son mari, est connu internationalement pour ses prestations dans Danger immédiat de Phillip Noyce, Che de Steven Soderbergh et Fast and Furious 5 de Justin Lin. Maria Vieira, qui incarne Rosa, est considérée comme la Jacqueline Maillan portugaise. Elle s’est notamment illustrée à la télévision au Brésil et au Portugal. Comme elle ne parlait pas français, elle a dû fournir un effort supplémentaire afin de tourner dans notre langue.

Pour Ruben Alves, son personnage représente ces employés qui font partie de la famille tout en conservant une certaine distance. Pour les Français, il a choisi Roland Giraud parce qu’il fait peu de cinéma et qu’il avait envie de jouer sur la sympathie qu’il inspire pour lui confier un rôle farfelu. Chantal Lauby lui est rapidement apparue comme une évidence. Elle faisait tordre de rire toute l’équipe avec ses improvisations. Alves a commencé le tournage de son premier film par sa première scène, celle où Nicole Croisille et Rita Blanco coupent des rosiers dans la cour de l’immeuble. Le tournage a duré neuf semaines et demie et il avoue avoir dirigé ses comédiens à l’instinct. Comme décor extérieur, il a choisi un immeuble situé avenue d'Iéna dans le 16e arrondissement de Paris. Il a filmé les intérieurs en studio puis a terminé son film au Portugal dans le Douro près de Porto, dans une vallée classée au patrimoine mondial de l’UNESCO. Il a choisi cet endroit parce que son père en est originaire et qu’il avait envie de faire découvrir une région peu montrée au cinéma. Ruben Alves avoue avoir eu une certaine appréhension à l’idée de tourner les scènes de repas en raison du grand nombre d’acteurs qu’il aurait à diriger. La séquence où l’on rencontre l’oncle Carlos qui réunissait douze personnes lui a donné des sueurs froides !  

Il jugeait indispensable d’utiliser le fado dans son film. Cette chanson typiquement portugaise lui semblait représenter la fatalité, le manque de quelqu’un avec du plaisir dans la douleur. La cage dorée a attiré près d’un million et demi de spectateurs dans les salles françaises. Le distributeur avait commencé par viser la communauté portugaise au moment de la sortie et cette dernière a répondu présent. Pourtant, si de nombreux spectateurs reviennent voir le film avec des drapeaux portugais, La cage dorée a su conquérir  la France entière comme en témoigne son triomphe au box-office.

Maria et José sont venus voici une trentaine d'années de leur Portugal natal s'établir dans un joli petit immeuble des beaux quartiers de Paris, mais le couple et leurs deux enfants, Paula et José, ne sont pas d'heureux copropriétaires puisque Maria est la concierge de la ...

(...) Drôle, optimiste et très touchant, La Cage dorée est une très belle réussite ! Pour preuve, à la fin de la séance, personne ne se levait : rares sont les films qui nous donnent envie de rester assis une fois terminé, non? Une seule question : à quand le prochain ...

Tous les ingrédients étaient réunis pour me faire détester ce film. Une comédie franchouillarde française pleine de bons sentiments avec un jeu caricatural pour représenter la minorité portugaise, le tout baigné dans une photo orangée, avec un happy end et deux acteurs ...