LA BANDE À BONNOT

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Bruno Cremer jeune, cela fait son petit effet ! Surtout avec un pistolet à la main. Il était une fois Jules Bonnot, anarchiste et assassin, Raymond la Science, anarchiste rêveur, Marie la Belge, Octave Garnier, et La Vénus Rouge. Avec des casses, des tractions, des fusillades, et les guet-apens des hirondelles, c'est à dire les policiers du début du siècle dernier.

Il était une fois Bruno Cremer, donc, Jacques Brel, Annie Girardot, Jean-Pierre Kalfon et Anne Wiazemski : une sacrée bande d'acteurs qui savent donner du sel aux dialogues de ce film qui reconstitue bien le climat anarchiste de 1910 et les exactions de la bande à Bonnot. Même si Philippe Fourastié, ancien assistant réalisateur de Pierre Schoendoerffer sur La 317e section, prend des libertés avec l'histoire.

Dans le film Jules Bonnot tue des policiers et fait semblant d'être mort après l'assaut de la police au garage de Choisy-le-Roi. Puis il rejoint ses complices Octave Garnier et Marie la Belge à Nogent dans une villa. En réalité Jules Bonnot fut assiégé dans ce garage le 28 avril 1912, et y trouva la mort. Puis au siège de Nogent-sur-Marne, le 14 mai 1912, ce fut Octave Garnier qui fut tué. La police justement : qui interprète le commissaire aux trousses de Bonnot ? Marc Dudicourt. Vous ne voyez pas ? Mais si, souvenez vous, c'était lui qui incarnait l'inspecteur Flambart dans Les nouvelles aventures de Vidocq. 

 
Dans le même genre vous pouvez trouver MESRINE : L'ENNEMI PUBLIC N°1 DE JEAN-FRANÇOIS RICHET (Si vous aimez Bonnot, vous aimez Mesrine, autre grand ennemi public ! La mise en scène de Richet ne laisse pas une minute pour respirer et Vincent Cassel est tuant dans le rôle titre.) ou encore LES BRIGADES DU TIGRE DE JÉRÔME CORNUAU (1907, une vague de crimes sans précédent ensanglante la Belle Epoque et Clemenceau crée les Brigades Mobiles. En 1912, la France entière les connaît sous un autre nom : les Brigades du Tigre... Epatant polar en costumes d'époque avec un chouette trio d'acteurs !).

Pour beaucoup, Bruno Cremer restera le Maigret de la télé. 50 épisodes en quinze ans, c'est sûr, cela vous étiquette un comédien. Mais Cremer, c'était aussi une longue carrière avant le célèbre commissaire. Dans les années 50, il débute au théâtre où il joue Becket ou l'honneur de Dieu de Jean Anouilh ou Un mari idéal d'Oscar Wilde. Au cinéma, cela tarde à marcher puis arrive La 317e Section de Pierre Schoendoerffer en 1965 et là, soudain, plongé dans l'enfer de Diên Biên Phu, sa virilité de baroudeur s'impose.

Dès lors, il va en jouer des mecs virils, solides, des types qui ont des épaules, particulièrement chez Yves Boisset (Cran d'arrêt, L'Attentat, Espion lève-toi, Le Prix du danger) et chez Costa-Gavras (Un homme de trop, Section spéciale). Mais le bonhomme aime s'aventurer ailleurs : pervers obsessionnel pour Michel Deville dans Bye Bye Barbara, jésuite sévère pour Edouard Niermans dans le beau Anthracite, et même client gay pour Bertrand Blier dans Tenue de soirée.

Ce sera Jean-Claude Brisseau qui lui offrira ses trois plus beaux rôles : Noce Blanche (1989) avec Vanessa Paradis, et surtout Un jeu brutal (1983) et De bruit et de fureur (1988) où il incarnait à chaque fois un père dénaturé, halluciné, dépassé par le mal qui l'habite. Dans les deux rôles, l'acteur était littéralement terrassant. Son dernier rôle marquant sera dans Sous le sable de François Ozon en 2000  : il y incarnait le mari décédé de Charlotte Rampling, qui, tentant de l'oublier dans les bras d'un autre, riait pendant l'amour : elle trouvait ce nouvel amant si "léger" en comparaison. Bien vu Ozon : Cremer, c'était du puissant, du "lourd". 

Il s'agit d'un film policier d'une durée d'une heure et demi environ. L'histoire se déroule en France en 1911, 1912. Le scénario est basé sur une histoire vraie et même si il n'est complètement conforme à la réalité, il permet d'avoir une idée assez juste de l'affaire. ...

Le reproche que je ferais à ce film c'est une vision idéalisée de cette bande d'anarchiste qui n'hésitait pas à tuer pour arriver à leur fin mais mise à part cela ce film qui relate les aventures de la célèbre bande à Bonnot est très rythmé, rempli d'acteurs connus, ...

Ces mots cinglants sont d'Auguste Vaillant lorsqu'il monta sur l'échafaud, ce fut avec Ravachol l'auteur d'attentats anarchistes entre 1892 et 1894 qui ont semé le trouble à la fin de ce vieux siècle. Peu après, au début de la Belle Epoque, un certain Jules Bonnot, ancien ...