L'ESPRIT DE CAÏN

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Célèbre pédiatre scandinave, le docteur Nix fit jadis scandale par ses méthodes pédagogiques contestables, en manipulant notamment Carter, son propre fils. Aujourd’hui, ce dernier est marié et père d’une petite fille. Mais son père, officiellement décédé, bien vivant en réalité, continue d’en faire son cobaye pour ses expériences sur les psychoses à personnalités multiples. Totalement sous influence, Carter en vient à commettre des meurtres au profit de son père… Tel est le point de départ du film de Brian De Palma, RAISING CAÏN. 

Sorti sur les écrans en 1992, L’ESPRIT DE CAÏN (RAISING CAÏN) a été tourné deux ans après LE BÛCHER DES VANITES. Il fait suite notamment à OBSESSION dans lequel, quinze ans auparavant, le cinéaste américain s’intéressait déjà de près au thème de la schizophrénie, s’appuyant, entre autres, sur le livre de Flora Rhetta Schreiber, SYBIL. D’où les multiples personnalités endossées successivement par Carter. 

Ce dernier est interprété pa r l’acteur John Lightgow, déjà présent dans des films précédents du cinéaste comme OBSESSION et BLOW OUT : « C’est l’acteur que j’ai toujours en tête. Je trouve qu’il a fait un travail incroyable. Il avait tous ses personnages à créer et ils étaient tous plus crédibles les uns que les autres. » a déclaré un jour De Palma à propos de son rôle dans L’ESPRIT DE CAÏN.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver L'HERETIQUE (Boorman et De Palma cultivent dans ces films et comme souvent une atmosphère baroque et stylisée qui entend bousculer les habitudes) ou encore DOCTEUR PETIOT (Comme le personnage principal du film de Chabrol, celui de De Palma exerce la profession de médecin tout en étant un tueur).

C’est durant le tournage de son film LE BUCHER DES VANITES que Brian De Palma élabore dans un premier temps une ébauche de scénario d’un thriller, même s’il hésite alors à revenir une nouvelle fois à ce genre cinématographique qui lui est très familier. L’ESPRIT DE CAÏN naquit de cette première approche et rend hommage au maître du genre, Alfred Hitchcock, de même que le film OBSESSION citait à de multiples reprises VERTIGO. 

Ici, c’est notamment à travers une scène majeure que la référence à Hitchcock est notable. Quand Carter (John Lightgow) immerge la voiture contenant le corps d’une femme, on songe inévitablement à une scène identique dans PSYCHOSE lorsqu’Anthony Perkins, dans le rôle du tueur psychopathe Norman Bates, fait basculer la voiture de sa victime incarnée par Janet Leigh dans le marais voisin du motel qu’il dirige. 

Pour illustrer musicalement son film, Brian De Palma fait appel au compositeur Pino Donaggio avec lequel il avait déjà collaboré pour CARRIE AU BAL DU DIABLE, HOME MOVIES, PULSIONS, BLOW OUT et BODY DOUBLE. Auquel s’ajoute le recours à un composition d’Edward Grieg, MORNING MOOD écrite en son temps pour la pièce de théâtre PEER GYNT de Henrik Ibsen. Par la suite, De Palma et Donaggio se retrouveront pour PASSION en 2012 et PASSION en 2019.

C'est vraiment bien, en fait. On peut trouver beaucoup de points communs et de qualités similaires entre ce film-là et Twin Peaks de David Lynch, sorti la même année, dont les personnages respectifs, Carter et Leland Palmer, partagent les mêmes vices, les mêmes ambiguïtés, ...

Si au cours d'une conversation sur De Palma, votre interlocuteur détourne le regard un peu embarrassé, ne faites pas l'étonné. Car à moins d'être dans le déni le plus total ou d'avoir vécu les vingt dernières années dans une cave, le beau Brian a bel et ...

On a là un film étrange. Etranges aussi les réactions des spectateurs, qui apparemment ne veulent y voir qu'une série B ratée, indigne du réalisateur de Blow Out, alors qu'il s'agit selon moi de l'un de ses plus grands films. Le premier plan attire tout de suite l'attention, ...