DOUBLE MISE

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Tourné en 1996, mais inédit en France jusqu’en 2002 et sa sortie en DVD, Double mise (Hard Eight en VO) est le premier long métrage de Paul Thomas Anderson, futur réalisateur du sulfureux Boogie Nights et du foisonnant Magnolia.

Vous allez y faire la connaissance de John, un jeune homme naïf et au bout du rouleau, bientôt tiré d’affaire par Sydney, un homme d’âge mur rencontré par hasard dans une gargote des environs de Las Vegas. Joueur professionnel et énigmatique ange gardien, Sydney va lui venir en aide, lui apprendre à jouer et à gagner. Il gagnera donc de l’argent, mais aussi l’amitié de Jimmy, un petit voyou violent et sûr de lui, ainsi que l’amour de Clementine, petite serveuse ambitieuse, prostituée à ses heures, femme fatale de temps à autre !

Face à Gwyneth Paltrow qui, à 23 ans, incarne cette troublante jeune femme, Paul Thomas Anderson  dirige deux comédiens que l’on retrouvera bientôt dans sa filmographie : John C. Reilly (31 ans) et Philip Baker Hall (65 ans). Très apprécié par le cinéaste, ce dernier avait déjà participé à l’un des ses précédents courts métrages. Vous reconnaîtrez également, dans le rôle de Jimmy, Samuel L. Jackson et, dans une brève mais marquante apparition autour du tapis vert : Philip Seymour Hoffman, lui aussi futur acteur fétiche du cinéaste.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver CASINO (1995) (Pour rester encore un peu près du tapis vert...) ou encore LAS VEGAS PARANO (1998) (Une autre vison de Las Vegas...).

Comme le premier court métrage de Paul Thomas Anderson – un faux documentaire sur un acteur porno – annonçait Boogie Nights, Cigarettes and Coffee, son deuxième court métrage, tourné en 1993, mettait déjà en scène, dans une cafétéria des environs de Las Vegas, un homme déjà prénommé Sydney et déjà incarné par Philip Baker Hall. Fumant les mêmes cigarettes, on l’y voit dialoguer avec un jeune homme ayant tout perdu au casino. La ressemblance s’arrête là, puisque la compagne du jeune homme vient d’être kidnappée et que celui-ci demande son aide. « J’avais écrit ce [court métrage] comme un chant d’amour pour Philip Baker Hall, l’acteur le plus méconnu qui soit », affirmera Anderson dans la revue Positif, en mars 1998. Il avait fait la connaissance du comédien sur le tournage d’un téléfilm dont il était l’assistant. Déjà très admiratif, il lui avait déclaré : « Vous êtes le plus grand [...]. Je vais faire de vous une star ! » Après ce premier court métrage et Double mise, il le dirigera encore à deux reprises au cinéma, dans Boogie Nights et dans Magnolia.

Jeune cinéaste de 24 ans lorsqu’il commence à travailler sur le film que vous venez de voir, Paul Thomas Anderson bénéficia de l’aide du Sundance Institute, la structure créée par Robert Redford en amont du festival de Sundance, pour soutenir le cinéma indépendant américain. C’est ainsi que, deux ans avant le tournage, il put y retravailler son scénario et même, durant une semaine, répéter et tourner en vidéo les premières scènes de son film, avec les comédiens envisagés. Dans ces enregistrements, précieusement conservés, on découvre Philip Baker Hall et John C. Reilly, déjà très impliqués dans leur rôle respectif, disant un texte quasi-identique à celui du futur film, dans une mise en scène, également, très proche.

Produit par une société de télévision désirant s’orienter vers le cinéma, Anderson avouera avoir rencontré de gros soucis avec ses commanditaires qui, selon lui, « avaient à peine lu le scénario » ! Non seulement ils n’avaient (peut-être) pas lu le scénario, mais ils modifièrent considérablement le montage initial et, plus rare, dépensèrent beaucoup d’argent pour réduire à un format quasi-carré, l’image d’un film pourtant tourné en cinémascope ! Heureusement, l’avisé et jeune cinéaste avait fait tirer un contretype de sa copie de travail. C’est ainsi qu’il put présenter son film au Festival de Sundance puis de Cannes – section Un certain regard – dans la version qu’il souhaitait et sous le titre qu’il avait, lui-même choisi, Sydney, et non Hard Eight, comme imposé plus tard par ses fameux producteurs !

Avant le surprenant Punch-Drunk Love, avant l'immense Magnolia, avant l'incroyable Boogie Nights, PT Anderson faisait ses premières armes grâce au Festival de Sundance et l'aide de quelques acteurs qui deviendront vite fidèles... Ainsi est né Hard Eight ou aussi connu sous ...

Double mise ou Hard Eight est le premier long-métrage d'un cinéaste qui marquera durablement les années 90 et même le XXIème siècle, PT Anderson. L'histoire à priori est assez simple avec ce joueur professionnel qui prend sous son aile un jeune gars paumé ne pouvant ...

Ce polar est modeste et on y découvre les acteurs qui deviendront des réguliers dans l’œuvre de P. T. Anderson, ainsi que des parti-pris artistiques typiques du réalisateur, comme le travail sur la musique, très présente, et les long plans séquence, comme ceux du casino. Le ...