IL FAUT SAUVER LE SOLDAT RYAN

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Nous sommes en 1998, et Steven Spielberg est fatigué. Certes, au lendemain de l’année 1993, durant laquelle il signe deux de ses plus grands films (La Liste de Schindler et Jurassic Park), il prend de longs mois pour souffler, retrouver sa famille. Mais Spielberg a des idées, des envies, et en 1997, quelques mois avant la sortie de Saving Private Ryan (son titre original), il est de retour dans les salles obscures avec, de nouveau, deux films : Amistad et Le Monde Perdu. 

Comme La Liste de Schindler (attention, léger spoiler), Il faut sauver le soldat Ryan se termine de nos jours, avec le survivant d’un carnage épouvantable, la Seconde Guerre mondiale, contemplant un mémorial à la mémoire de l’homme qui l’a sauvé. La mission du Capitaine Miller (Tom Hanks, pour la première fois chez Spielberg, mais pas la dernière), sauver un soldat américain symbolique alors que des milliers de personnes meurent autour de lui, rappelle inévitablement la lutte de Schindler.

La guerre n'est pas une aventure. Il s’agit d’une descente cauchemardesque aux enfers où la vie humaine est sacrifiable. Le matin du jour J, le 6 juin 1944, les hommes participant à l'invasion alliée de la côte normande sont terrifiés par ce qui les attend. Alors que les portes des péniches de débarquement s'ouvrent, des centaines de soldats sont immédiatement abattus par un barrage de tirs ennemis. Ainsi débute ce film : par un cauchemar, l’enfer, la mort. Une scène inaugurale dont on ne sort pas indemne. 

Le critique américain Roger Ebert, à la sortie du film, écrivait ceci : “Je suis sûr que beaucoup de gens pleureront. Spielberg sait faire pleurer le public mieux que n'importe quel réalisateur depuis Chaplin dans "City Lights". Mais pleurer est une réponse incomplète, laissant le public se tirer d'affaires. Ce film incarne des idées. Une fois que l’expérience immédiate commence à s’estomper, les implications demeurent et grandissent”.

Il me fallait absolument revoir ce film avant de pouvoir en écrire la critique car je savais l'avoir aimé mais les raisons pouvaient être un peu obscures 5 ans après le premier visionnage. Les premières 30 minutes du film, retraçant le débarquement et la bataille d'Omaha ...

Le 6 juin 1944, le jour se lève, les troupes alliées débarquent sur les plages d'Omaha Beach. La bataille est rude et meurtrière. La place finit enfin par être prise mais les victimes sont innombrables. Pourtant, la mission n'est pas terminée pour certains. L'état-major ...

SPOILERS Septembre 1998: Spielberg débarque avec sa vision de la guerre, et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il n'est jamais à court D-day. L'introduction, tout d'abord, est dantesque. Une véritable boucherie gore filmée au cordeau (c'est cadeau l'ami, welcome back ...