ON L'APPELAIT RODA

en VOD

Etienne Roda-Gil est un nom qu’on a entendu sans trop savoir qui il était, sauf qu’il était dans le show biz. Un nom qui n’était qu’une ligne aperçue sur les étiquettes des vinyles ou sur les booklets des CD, à une époque où la musique était encore matérialisée.

Désormais on en saura plus long grâce à On l’appelait Roda de Charlotte Silvera, un documentaire que je vous invite à découvrir et qui est sorti en octobre 2018.

On va découvrir donc ce « poète industriel » comme il se qualifie lui-même, à l’automne de sa vie. L’homme qui aura écrit la moitié des textes de Julien Clerc, le taxi de Vanessa Paradis, l’Alexandrie de Claude François, et pour Johnny, Barbara, et même … Roger Waters ! Voici un homme de mots, un homme de variétés, un artiste de conviction.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver MARIANNE ET LÉONARD WORDS OF LOVE DE NICK BROOMFIELD (2019) (La saga amoureuse de Léonard Cohen, chanteur et poète, et de sa muse norvégienne Marianne Ihlen (pour qui il a écrit le célèbre "So long Marianne"). La musique des mots, la musique du coeur pour l'histoire d'un amour ancien mais jamais réellement oublié.) ou encore NOS ANNÉES JULIEN CLERC DE PASCAL FORNERI (2019) (Pour ses 50 ans de carrière un portrait d'un chanteur pop devenu une icône de la chanson française et dont les grands succès et la longévité ont été en partie liés à son association avec Etienne Roda-Gil.).

Etienne Roda-Gil aurait écrit 747 chansons pour des dizaines d’artistes français et étrangers. Il est mort le 28 mai 2004 à l’âge de 62 ans, d’un AVC, et d’un coeur fatigué d’avoir trop aimé la vie et sa femme, Nadine Delahaye prématurément disparue mais aussi d’avoir trop brûlé la chandelle par les deux bouts. Artiste enflammé et titubant, anarchiste du showbiz, il fut ami de Charlotte Silvera, cinéaste. Elle, on la connaît pour Louise l’insoumise ou Prisonnières, films d’auteur, au féminin comme on dit de nos jours.

Il aura fallu plus de dix ans à Charlotte Silvera, le temps du deuil peut-être, pour se décider à exploiter des images tournées quelques mois avant la mort du poète et destinées, à l’époque, à laisser « une trace ». Il faut dire que les deux fils de Roda-Gil ont bloqué au nom du droit moral, toute initiative pour valoriser le talent de leur père, refusant tout, et assignant tous ceux qui en avait la prétention. Bravant cette vertueuse censure, la cinéaste a fédéré tous les amis de Roda autour de son projet.

Charlotte Silvera s’est battue pour mener à bien ce projet dont personne ne voulait. Roda qui ? Roda quoi ? Elle a commencé par monter un court documentaire diffusé par Paris Première. Puis devant la matière dont elle disposait et en hommage à son ami disparu elle a décidé d’en faire un film pour le cinéma. Et, à l’ancienne, devant l’inertie et l’indifférence du métier, la cinéaste a financé son propre travail, se mettant en péril financier. Si ce n’est pas de l’amour pour un artiste et pour le cinéma, ça y ressemble. La séquence où l’on voit Vanessa Paradis retrouver le poète dans un fameux bar parisien a été tournée quelques jours avant la mort de Roda. Le film retient ce sanglot-là, pudique comme l’artiste qu’il révèle.

Ça commence comme un rêve d'enfant On croit que c'est dimanche Et que c'est le printemps Et c'est Paradis : Mari-lyn amou-reuse C'est l'histoire d'une étoile et d'un lion Et puis comme Joe le taxi Et Xavier Cugat Comme Joe le taxi Et Yma Sumac Oui, tu étais ...