DE L'OR ET DU SANG

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Dans une Finlande où les nazis fuient fin 1944, un chercheur d’or mutique à la gueule burinée croise sur sa route des soldats allemands. Evidemment, la rencontre tourne mal. Entre le loup solitaire et l’escadron surarmé, la partie paraît déséquilibrée. Oui, mais le dénommé Aatami est une légende dans son pays : même les Russes n’ont pas réussi à le tuer, il est animé par une sauvagerie et un esprit de survie qu’on appelle Sisu. C’est d’ailleurs le titre original de De l’Or et du Sang, film d’action aussi bourrin que sombre, où il est question de survie en milieu hostile.  

Le postulat l’annonce, Sisu- De l’Or et du Sang fait la part belle à l’action et au survival. Hérité explicitement du premier Rambo (où pourtant il n’y a presque aucun mort), le film raconte comment un individu survit face à une nature hostile et un ennemi à priori plus fort. Pour l’environnement, l’action se passe en Laponie avec ses paysages aussi sublimes qu'extrêmes. Car là où Rambo se cachait sans une forêt dense, Aatami n’a que des plaines désolées à parcourir : pas idéal pour se planquer.  

Pour ce qui est de l’ennemi, De l’Or et du Sang utilise l’occupation nazi de la Seconde Guerre mondiale comme incarnation du mal ultime. Et pourtant, face à la sauvagerie d’un homme capable de vous envoyer à la tronche une mine antipersonnel, même les soldats du Reich palissent. C’est bien simple, De l’Or et du Sang a une telle violence, digne du Valhalla Rising de Nicolas Winding Refn, qu’il ferait passer Mad Max 2 pour une comptine pour enfants.  

Justement, dans le même registre, vous pourriez aimer Mad Max : Fury Road, le 4e opus de la saga, qui comme ici raconte une course-poursuite avec ses femmes prisonnières et ses morts (ultra) violentes.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver RAMBO (Le réalisateur Jalmari Helander revendique l'influence de Rambo depuis toujours dans son envie de faire un film d'action en Finlande.) ou encore LES OUBLIÉS (Toujours Seconde Guerre mondiale en Scandinavie, mais cette fois-ci au Danemark avec ces soldats contraints de désamorcer les mines anti personnelles).

Le réalisateur Jalmari Helander retrouve pour De l’Or et du Sang son acteur fétiche Jorma Tommila qu’il avait déjà dirigé dans Père Noël Origines, un conte noir censé revenir sur la vraie histoire du père Noel. C’est que le visage sévère de Tommila a de quoi fonctionner dans ce néo-western qui commence comme un film de Sergio Leone avant de montrer, par son second degré et sa violence, qu’il lorgne plus du côté de Quentin Tarantino ou Robert Rodriguez.

Cette violence, aussi amusante qu’outrancière, n’a pas empêché son acteur principal de prendre le rôle très au sérieux. « Je me suis intéressé aux chercheurs d’or et à des situations où un homme, seul, pouvait se retrouver cerné et attaqué de toutes parts », expliquait-il à la sortie du film. Force est de constater qu’il aborde la chose avec beaucoup de sérieux, contrebalancé par l’humour féroce des situations. 

En face, dans le rôle du dignitaire nazi, il fallait quelqu’un d’au moins aussi charismatique. L’acteur norvégien Aksel Hennie était le candidat parfait. C’est dans Headhunter, sorti en 2011, qu’il avait été repéré. Il incarnait un voleur de tableaux poursuivi par un mercenaire incarné par la star montante de Game of Thrones de l’époque : Nikolaj Coster-Waldau. Depuis, l'acteur fait une carrière inégale, allant de la préquelle The Cloverfield Paradox à Seul sur Mars de Ridley Scott. Il croise aussi la route de Jean Reno (dans The Doorman) ou Noomi Rapace (dans The Trip) dans des séries B. Avec De l’Or et du Sang, il pourrait montrer à nouveau au monde entier qu’il est un acteur qui mérite des rôles dans de plus grosses productions. 

A travers cette histoire d'orpailleur vagabond harcelé par les Nazis, Jalmari Helander livre un hommage assumé au premier Rambo, dont il reprend la structure narrative. Ici, notre homme est un ancien commando finlandais, qui va faire regretter aux teutons d'avoir croiser ...

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