BUNNY LAKE A DISPARU

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Le film que réalisa Otto Preminger en 1965, Bunny Lake a disparu, commence comme un fait divers aussi banal que terrible : la disparition soudaine d’un enfant. Situation de départ qu’illustre d’entrée de jeu le premier plan du film dans lequel on voit Stephen, le frère d’Ann qui réside déjà à Londres, ramasser une poupée laissée à l’abandon dans le jardin.
Preminger sèmera ainsi tout au long de son récit des petits cailloux bien visibles, une façon comme une autre de ne pas accorder trop d’importance à l’intrigue proprement dite. Ce que raconte réellement le film, c’est avant tout les réactions de quelques personnages observés à la loupe et confrontés à une situation pour le moins singulière. Preminger refuse ainsi la tentation de l’anecdote pour mieux se concentrer sur la description d’une atmosphère, comme il le faisait déjà dans Laura, par exemple. D’où le sentiment d’étrangeté et de doute qui assaille progressivement le spectateur. C’est dans un labyrinthe que Preminger non conduit et non sur la route tracée d’avance d’une enquête policière convenue.
Que Laurence Olivier en soit ou non le minotaure, qu’Ariane ait ou non disparu, au fond peu importe. Ce qui compte ici, c’est une lente plongée dans des consciences et des folies qui nous sont familières…

 
Dans le même genre vous pouvez trouver SI PARIS L'AVAIT SU (La jeune anglaise héroïne du film de Terence Fisher et Antony Darnborough doit elle aussi faire face à l'incrédulité générale quand elle prétend que son frère a disparu mystérieusement.) ou encore SIMON WERNER A DISPARU (Une variation sur le même thème d'une disparition éventuelle qui devient un mystère.).

De prime abord, Bunny Lake a disparu renoue avec la tradition du Preminger intimiste, à l'action resserrée, après la série de fresques imposantes que constituèrent Exodus, Tempête à Washington ou Le Cardinal. Cette apparence entre en conflit avec l'évidence de la peinture ...

Preminger frappe encore une fois assez fort avec ce film-ci, très habile, très bien traité et surtout superbement mis en scène. Le film commence lorsqu'on a une jeune mère, plutôt pas mal faut bien le dire, qui dépose sa fille à l'école, on ne voit pas la fille... La ...

Belle oeuvre que ce Bunny Lake, film insaisissable, manipulateur qui se joue de son spectateur du début à la fin, posant dès le générique d'intro les bases d'un jeu de piste dans lequel ce dernier se perd immédiatement. C'est bien simple, aucun répit n'est de mise, on ne ...