BRIMSTONE

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Rares se font les westerns dans le cinéma américain. Mais il reste quelques épopées de l’ouest, fabriquées par des rêveurs et des nostalgiques, de ce côté de l’Atlantique. Tel est Brimstone de Martin Koolhoven que nous allons découvrir ensemble.

Le film est de 2017, et on y voit la marche implacable d’un homme de religion aux trousses et sur les traces d’une femme. La bible et la pécheresse, on navigue en terrain connu, avec ce privilège d’avoir Guy Pearce et Dakota Fanning pour les incarner.

Dans l’Ouest on ne vous entend pas prier, ni crier, ni tuer.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LA NUIT DU CHASSEUR DE CHARLES LAUGHTON (1955) (Ce n'est pas un western, c'est une fantasmagorie, un conte de fée avec ogre dans l'inconscient des populations américaines imprégnées de puritanisme. Un grand film unique dans la carrière de l'acteur.) ou encore L'EXORCISTE DE WILLIAM FRIEDKIN (1973) (Si le diable existe, Friedkin l'a fait apparaître sous les traits d'une petite fille possédée. Une oeuvre hantée où la religion, cette fois dans sa version protectrice, ne peut rien pour endiguer les caprices du mal.).

On peut encore au 21e siècle être cinéaste européen et rêver de tourner un western. Martin Koolhoven de nationalité hollandaise après une carrière de téléaste et de cinéaste au pays des polders tourne en 2008 Winter in wartime, un film d’époque pendant l’occupation nazie qui lui offre un statut transnational. C’est là qu’il s’attelle à un western. Mais il veut raconter la femme dans le Wild west. Un prédicateur, une aventurière, c’est un tandem métaphysique et il en appelle aux mannes de Jodorowsky, de Scorsese et , c’est de bon gout, au western européen avec Le grand silence de Corbucci, surtout pour la neige. Et puis bien sûr puisqu’il y a un pasteur pas toujours très chrétien, la référence à La nuit du chasseur de Charles Laughton est inévitable.

Le film construit en quatre chapitres emphatiques Révélation, Exode, Genèse et Châtiment est bien évidemment une critique radicale de la bondieuserie fanatique. Et un plaidoyer pour la liberté de la femme et du libre arbitre. Avec une violence qui a beaucoup choqué et divisé, car Tarantino n’est pas bien loin. Le sadisme qui consiste à priver Dakota Fanning ou plutôt son personnage, de langue, lui permet bien sûr un des plaisirs solitaire de l’acteur: séduire sans avoir à parler. Guy Pearce, le terrible prédicateur, est venu en Europe où devait se tourner le film à ses risques et périls. Tout le monde était embauché mais la production n’avait pas financé encore le tournage. La présence de l’acteur sécurisa les financiers et l’on put lancer enfin les hostilités. Auparavant Robert Pattinson avait été pressenti mais avait fini par quitter le projet.

Les prises de vue eurent lieu en Espagne, Autriche et Hongrie. Au chapitre rose d’un film noir, Pearce et Carice Van Houten tombèrent amoureux et, lors de la présentation du film au festival de Venise, un enfant était né de leurs amours que le cinéaste surnomma The brimbaby. Le film est la seconde production hollandaise la plus chère de l’histoire. Mais il fit une jolie carrière aux quatre coins du monde. Comment quoi les pasteurs sadiques, ça marche toujours.

«Brimstone»... rien que d'y repenser, j'en ai les poils qui se dressent. Quelle expérience. Quel film. Je vais y aller sûrement fort mais ce film est pour moi exceptionnel à tous points de vue. C'est certainement l'un des meilleurs films que j'ai vu dans ma vie et je remercie ...

Voilà donc un film qui va jusqu'au bout de son sujet et ne prend pas de pince pour y arriver. Au vu de certains critiques (ici et ailleurs), Brimstone (j'aurais préféré le titre "The Reverend", tant tout tourne autour de lui) est too much, car les images nous montrent des ...

On le savait déjà, les réalisateurs hollandais n'ont pas froid aux yeux. Et pour dire les choses comme elles le sont, ce film est insoutenable. Que ce soit le glauque vif, l'absence de morale, les horreurs constantes, la violence crue, il faut avoir l'estomac bien accroché ...