BRÈVES DE COMPTOIR

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"Ce qu'il y a de bien avec les cheveux c'est que ça va à tout le monde". Qu’on la prenne pour une vérité profonde ou une formule creuse, la brève de comptoir ne laisse jamais indifférent. Jean-Marie Gourio, un inconditionnel du genre, les collecte depuis des années et Jean-Michel Ribes y avait puisé la matière de trois spectacles avant de réaliser cette version cinématographique. Cette fois, il retrace la journée bien remplie d’un café de banlieue, entre allées et venues des habitués et visites surprises.

Comme dans son Musée haut, musée bas, Ribes réunit un impressionnant casting. Autour de Didier Benureau et Chantal Neuwirth en tenanciers de bistrot, une galerie de plus de 70 personnages défile. A chacun sa singularité et son lot de répliques-choc. Impossible de les citer tous, entre Bruno Solo, impayable en peintre en bâtiment plus porté sur la bouteille que le pinceau, ou François Morel et ses improbables déguisements, mais aussi Annie Gregorio et Yolande Moreau...

D’ailleurs Ribes confie qu’il a reçu de nombreux appels de comédiens pour faire une participation et qu’il a refusé pas mal de monde. Il précise par ailleurs que "tous les acteurs ont accepté d'être payés pareil !".

 
Dans le même genre vous pouvez trouver UN AIR DE FAMILLE (Un récit qui a pour cadre un café.) ou encore MUSÉE HAUT MUSÉE BAS (Une autre oeuvre chorale de Jean-Michel Ribes où figurent plusieurs comédiens de Brèves de comptoir.).

La passion de Jean-Marie Gourio pour les brèves de comptoir a commencé un soir de 1985 dans un café. Quelqu’un lance : "Est-ce qu’une plante carnivore peut-être végétarienne ?". La phrase le fait rire, il la note. C’est le déclic. Le lendemain, il en repère une autre, la collecte ne s'arrêtera plus. Il les publie sous forme de brèves dans une Charlie-Hebo. La colonne se transforme en demi-page, puis en livre dont Jean Carmet lira des extraits dans Palace, la série de Jean-Michel Ribes diffusée par Canal +. D'autres recueils suivront… Pour sa pêche quotidienne aux brèves de comptoir, Gourio a ses habitudes dans plusieurs cafés. Mais il n'en garde que 3000 par an. Celles qu'il considère comme les perles.

Sous l’apparente banalité des dires de comptoir, Jean-Marie Gourio laisse en fait entendre les mots de gens souvent paumés, déconsidérés, laissés pour compte. Comme l’explique Jean-Michel Ribes, "ce sont des paroles de survie pour tenir debout, souvent arrachées à la douleur de l’exclusion… C’est l’expression de ceux que l’on ne voit jamais à la télévision ni dans les journaux, que l’on n’entend pas à la radio. Ils se retrouvent au bistrot, ensemble. Là ils s’expriment, libérés de la réalité du dehors dans laquelle ils n’arrivent pas à exister". Ribes affirme même que lorsque l’on voudra dans des centaines d’années capter "de vrais échos de la société française d’aujourd’hui", on les trouvera dans ces brèves de comptoir. Pour lui, Gourio est un historien sans le vouloir et un grand témoin d’aujourd’hui.

Le réalisateur a voulu tourner son film comme s’il s’agissait d’un western en CinémaScope, avec une caméra très mobile chargée de transformer le moindre regard ou la moindre émotion en aventure et de rendre l’entrée d’un client aussi spectaculaire qu’un bâtiment qui s’écroule. Jean-Michel Ribes n’en revendique pas moins le langage comme un élément cinématographique majeur et pour plaisanter il a même qualifié Brèves de comptoir de "film le plus parlant depuis le cinéma muet !".

« Brèves de comptoirs » c’est la vie d’un bistrot de banlieue parisienne avec son patron (Didier Bénureau) et ses habitués, Régis Laspalès, Olivier Saladin, Laurent Gamelon, Annie Gregorio, Yolande Moreau, Valérie Mairesse, Laurent Stocker, Daniel Russo, François Morel, ...

J’aime bien ce petit coté folklorique que l’on retrouve dans Brèves de comptoirs, qui fait décidément des films non appréciés. Des dialogues de malade, un bon scénario avec une fin superbe. Je le déconseille aux moins de 10 ans. 4/5 ...

Tombé sur ce film par hasard, j'avoue avoir manqué le début. Mais cet assemblage de bonnes phrases, bien senties, se picore un peu pêle mêle, sans début et sans faim. Les blagues et tous les bons mots retranscrits ici ne se valent pas tous mais peu importe. 1h40 d'enchaînements ...