BERBERIAN SOUND STUDIO

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Les critiques savants utilisent souvent une formule un peu usée à force de servir : la mise en abyme. Cette fois on a affaire à un film dans le film, un film sur le cinéma, et le jeu consiste à jouer sur les deux tableaux de la réalité et de la fiction. C’est aussi vieux que le cinéma, y compris dans l’horreur, dont le postulat repose souvent sur le fait que s’amuser de l’horreur attire sur soi l’horreur.
Dans Berberian sound studio un brave technicien british débarque pendant les glorieuses années 70 pour bosser dans un auditorium italien sur le son d’un film gore et gothique local. Ce n’est pas sa tasse de thé, et c’est probablement pourquoi il va se retrouver au beau milieu d’une histoire épouvantable.

C’est en 2012 le deuxième film de Peter Strickland un anglais qui s’est fait tout seul et ne manque pas de culot. Toby Jones, lutin fringuant et acteur de sa Majesté y joue le rôle du petit homme qui découvre le son de l’au-delà. Frissons. 

 
Dans le même genre vous pouvez trouver PHANTOM OF THE PARADISE DE BRIAN DE PALMA(1974) (Dans cette tragicomédie musicale, hommage aux épopées des feuilletons fantastiques d'antan, la musique et l'ambition sont les facteurs de la perte d'identité et provoquent l'émergence d'un monstre vengeur.) ou encore ANGOISSE DE BIGAS LUNA (1987) (Deux jeunes filles terrifiées regardent un film d'horreur dans un cinéma. Mais dans leur propre salle un tueur imite celui du film.).

S’il y a bien qui divisera le public, ce sera Berberian Sound Studio. Pourtant il a un protagoniste plutôt attachant. Petit homme bedonnant âgé de la cinquantaine, introverti, timide, engagé dans un autre pays et n’ayant que pour correspondant que sa mère, il suscite immédiatement ...

Second long-métrage de Peter Strickland et primé dans de nombreux festivals, "Berberian Sound Studio" est une oeuvre inclassable comme il en existe malheureusement de moins en moins, un gigantesque hommage au cinéma bis tout autant qu'un voyage dérangeant au coeur d'une psyché ...

Comme les grands corpus cinématographiques qui l'ont inspiré, BSS fonctionne comme un leurre, un immense trompe-l'oeil. C'est valable tant pour la veine "auteuriste" d'un Antonioni (Blow Up) que pour la veine plus "genrée" d'un De Palma (Blow Out) ou bien évidemment d'un Dario ...