AVIDA en VOD
- De
- 2006
- 83 mn
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Un toréador suicidaire qui s’attaque à un rhinocéros. Un maître chien mutique. Un amateur d’art piégé dans sa maison musée. Un homme à tête scotchée. Des joueurs de pétanque qui remplacent les boules par des chaises de jardin. Un directeur de zoo qui a le sens de la famille. Un garde du corps pas très doué. Une diva richissime qui veut mourir… On en passe et des...
- Comédie
- France
- Tous publics
- VF
1 MIN AVANT
Le titre est un hommage mi figue mi raisin à Salvador Dali, puisque Avida est la première partie de l’anagramme parfaite de son nom — «Avida Dollars» — trouvée par le chef de file du mouvement surréaliste, André Breton soi-même, qui fustigeait ainsi l’appât du gain très prononcé chez le peintre espagnol.
Le film, en noir et blanc, démarre par le suicide improbable d’un toréador incarné par Fernando Arrabal, qui, avant de s’attaquer à un rhinocéros — ce qui tendrait à faire de lui un «rhinocérador» —, crie le titre d’un de ses films, Viva la muerte !. Il continue par l’enfumage d’un amateur d’art enfermé dans sa belle maison coffre-fort, incarné par Jean-Claude Carrière, scénariste de Luis Buñuel, notamment pour Belle de jour et La Voie lactée.
Totalement imprégné de surréalisme, le deuxième long métrage du duo Kervern-Delépine — après Aaltra, un road movie d’un genre nouveau, en fauteuil roulant —, se présente tout d’abord comme une juxtaposition de scènes étranges, drolatiques ou absurdes, qui résistent sacrément au résumé, mais ne désavoueraient pas les inventaires chers à Jacques Prévert, avec ou sans raton laveur.
Ce n’est qu’au finale que la vision d’ensemble permet d’appréhender ce qui vient de se passer sous nos yeux ébahis. Entre poème déglingué et brûlot anar, Avida peut certes larguer les spectateurs en attente d’un scénario clair et limpide, mais il devrait ravir les adeptes du nonsense, les aficionados du bizarre, ceux qui pensent que le cinéma ça peut être ça aussi : un truc qui ne va pas avec tout, beau comme la rencontre entre une dodue diva mangeuse de chips et un homard sauvé in extremis de l’aquarium d’un restaurant chic.
Dans le même genre vous pouvez trouver LA MONTAGNE SACRÉE DE ALEJANDRO JODOROWSKI (1973) (Une errance surréaliste et iconoclaste tout à fait INCLASSABLE qui a fortement inspiré Kervern et Delépine pour Avida.) ou encore SHORTBUS DE JOHN CAMERON MITCHELL (2006) (Présenté hors compétition au 59ème Festival de Cannes, comme Avida .).