LA LONGUE NUIT DE L'EXORCISME

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À l’époque où il entreprend la réalisation de La Longue nuit de l’exorcisme, le réalisateur italien Lucio Fulci a depuis quelques années diversifié son approche des genres sur grand écran. Après avoir livré de nombreuses comédies, notamment pour le duo Franco et Ciccio, Fulci s’est essayé à d’autres genres, le Western, avec Le Temps du massacre, ou le Giallo avec Perversion Story et Le Venin de la peur, dans lesquels il a pu expérimenter une veine plus personnelle, marquée par l’onirisme, l’horreur et la violence frontale. La Longue nuit de l’exorcisme est donc un film charnière, montrant un maître de l’horreur transalpine en pleine possession de ses moyens.

Si Lucio Fulci considérait La Longue nuit de l’exorcisme comme son film préféré, c’est probablement parce qu’il s’agissait d’une œuvre personnelle. Cette enquête sur une série de meurtres d’enfants dans un patelin du Mezzogiorno, permet au futur réalisateur de L’Au-delà de montrer son versant horrifique, qu’il poussera à son paroxysme ultérieurement, mais également une vision plus engagée, liée à son passé de militant au parti communiste italien. La Longue nuit de l’exorcisme est le film le plus ouvertement politique de Fulci, qui en profite pour dénoncer les tares de la société italienne, dans une veine rappelant le cinéma contestataire de Damiano Damiani.

La Longue nuit de l’exorcisme bénéficie du casting le plus prestigieux dont Fulci a pu bénéficier. L’actrice grecque et star internationale Irène Papas en second rôle, mais également Florinda Bolkan, dans un rôle faisant écho à celui qu’elle tenait un an auparavant dans La Vallée perdue, le chef d’œuvre méconnu de James Clavell. Barbara Bouchet, qui tourna la même année dans Milan Calibre 9, le grand classique du Poliziottesco signé Fernando Di Leo, et surtout Tomás Milián, dont le charisme atypique lui permit d’aligner les plus grands noms du 7ème art italien (Pasolini, Corbucci, Sollima, Antonioni, Zurlini, etc.) et américain (Stone, Spielberg, Gray, etc).

Les effets sanglants de La Longue nuit de l’exorcisme, dont une spectaculaire chute finale, sont notamment de Carlo Rambaldi, l’un des grands noms des effets spéciaux en Italie. Il travailla entre autres sur Danger: Diabolik! et La Baie sanglante de Mario Bava, Barbarella de Roger Vadim ou encore Les Frissons de l’angoisse de Dario Argento. Le fiasco du King Kong de John Guillermin ne l’empêchera pas de poursuivre une carrière internationale avec Alien et Rencontres du troisième type. En 1981, Andrzej Żuławski le contacte pour concevoir le monstre de son Possession. L’année suivante, Rambaldi rencontre la renommée internationale avec la créature d’E.T. L’extraterrestre.

Tout d’abord, remercions une fois de plus les traducteurs de titres français (c’est à se demander si ces gens-là ne choisissent pas les titres au pif, genre « Eh ! Ça sonne bien ! On met ça ! ») pour « La longue nuit de l’exorcisme » : d’exorcisme vous n’en verrez ...

Distribué en France six ans après sa réalisation, le film a été affublé, par des distributeurs peu scrupuleux, d'un titre complètement absurde, destiné à surfer sur la vague déclenchée par le succès de L'Exorciste de William Friedkin. Complètement absurde, car il n'y ...

Troisième incursion de Fulci dans le genre typiquement transalpin du Giallo après Perversion Story (Sull’Altra) en 1969 et Carole (Una lucertola con la pelle di donna) en 1971, La longue nuit de l’exorcisme (Non si sevizia un paperino) est un de ses films les plus intelligents ...