AU COEUR DES VOLCANS : REQUIEM POUR KATIA ET MAURICE KRAFFT

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Ce film est un hommage aux volcanologues français Katia et Maurice Krafft, décédés tragiquement le 3 juin 1991 lors d'une éruption du mont Unzen au Japon, emportés par une coulée pyroclastique. Mais ce n'est pas n'importe quel documentaire. En effet, réalisé par le grand Werner Herzog, le film se distingue par son approche unique, mêlant les images saisissantes capturées par les Krafft (qui n'avaient pas peur de s'approcher du danger) à une narration poétique. Un objet pour le moins troublant donc.

Plutôt que de suivre une structure documentaire traditionnelle, Herzog a choisi de présenter le film comme un "requiem", en s'appuyant sur une musique instrumentale et chorale puissante pour accompagner les images volcaniques, renforçant ainsi l'émotion et la grandeur des scènes présentées. Ainsi, au-delà des images, au-delà du son, au-delà du récit, quelque chose se passe chez le spectateur et la spectatrice, un je-ne-sais-quoi de particulièrement intime se crée avec nos héros, avec le réalisateur, avec l'écran.

Le film a été présenté dans plusieurs festivals prestigieux, notamment au Sheffield DocFest en 2022 et au Festival du film de Telluride. Il a également remporté le prix du meilleur documentaire au Festival international du film de Shanghai en 2023. Une victoire amplement méritée pour ce qui est peut-être bien l'un des meilleurs documentaires réalisés, y compris par son auteur, pourtant déjà aux manettes du fascinant et terrifiant Grizzly Man.

Enfin, et ne soyez pas surpris, le film se distingue par l'absence notable des voix de Katia et Maurice Krafft. Hormis quelques échanges en anglais lors de l'éruption du mont Unzen, leurs propres commentaires sont quasiment absents. Werner Herzog a choisi de prendre en charge la narration, offrant sa propre interprétation des images et des événements.

Voilà un documentaire valable réalisé à partir des images tournées par le couple de vulcanologues Katia et Maurice Krafft. Werner Herzog ne nous épargne pas sa voix-off redondante et volontiers morale, mais qui au moins n'a rien de convenable, contrairement à celle de ...

I have seen so much (sic) eruptions in 23 years that… heu… even if I die tomorrow, I don’t care. (Maurice Krafft, trop près du mont Unzen au Japon, en juin 1991, peu de temps avant une coulée pyroclastique fatale) Werner Herzog est un cinéaste qui a toujours kiffé ...

Katia et Maurice Krafft étaient les sujets parfaits pour le cinéma d'Herzog, un couple face à une nature dangereuse et implacable, il n'y a que lui pour sublimer ça (même si on me signale qu'un autre film est sorti quasiment simultanément au cinoche sur les Krafft). ...