AMERICAN GRAFFITI

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En 1972, en pleine période de contre-culture et de crise pour les studios hollywoodiens, George Lucas, qui vient de connaître un bide avec son film d’anticipation THX1138 entend rebondir et tourner la page. Le cinéaste fait un constat : « Cela devenait déprimant d'aller au cinéma. J'ai décidé de faire un film qui fasse du bien aux gens, pour qu'ils se sentent bien en sortant de la salle. »

Il fait donc revivre une nuit d’été 1962, dans une petite ville de Californie en centrant son récit sur une poignée d’adolescents. Deux sont appelés à partir faire leurs études, les deux autres vont rester dans le décor familier de cette localité typique des années Kennedy, où la voiture omniprésente sert surtout à draguer et où les serveuses du drive-in se déplacent en patins à roulettes au son de tubes de Chuck Berry ou des Beach Boys. Avec ses 41 hits des années 50 et 60, la B.O d’American Graffiti s’est d’ailleurs immédiatement imposée comme un double album indispensable.

En 1972, les années soixante n’étaient pas si loin et pourtant il était à l’époque impensable de porter autre chose que des pattes d’eph et surtout les garçons n’imaginaient pas avoir les cheveux courts. C’est pour cette raison que Harrison Ford, alors à ses débuts, est coiffé d’un stetson : il lui permettait de cacher ses cheveux longs anachroniques.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver MORE AMERICAN GRAFFITI (Une suite d'American Graffiti située entre 1964 et 1967 où l'on retrouve une bonne partie des personnages du premier film) ou encore GRAINE DE VIOLENCE (Le générique se déroule comme celui d'American Graffiti au son de Rock Around the Clock de Bill Haley and his Comets).

American Graffiti est chargé du vécu de George Lucas. Comme les héros de son film, il a sillonné les rues de sa petite ville de Modesto durant des années. « J'ai conduit des voitures comme eux, acheté de l'alcool, suivi des filles…, raconte-t-il. Au début, j'étais comme Terry, et puis je suis devenu John le champion local de courses de voitures, puis Curt l'intellectuel qui part au collège... Tous les personnages du film sont inspirés de ma vie et de celle de quelques-uns  de mes amis. Quelques-uns ont été tués au Viet-Nam et beaucoup sont morts dans un accident d’auto. »

Le budget étant très modeste, chaque jour de tournage devait être rentabilisé dans ses moindres minutes. Les premières journées de travail ont pourtant accumulé tant de catastrophes qu’il y aurait eu de quoi démoraliser le cinéaste le plus motivé. Un membre de l’équipe s’étant fait arrêter pour possession de marijuana, il fallut trois heures supplémentaires pour fixer les caméras sur les véhicules. Le deuxième jour la ville de San Rafael retira l’autorisation de tournage, sauf pour des plans larges (mais qu’elle factura) et il fallut se reporter sur une autre localité… où l’incendie d’un restaurant empêcha le tournage d’une séquence. Pour couronner le tout un machiniste tombé d’une plate-forme dut être hospitalisé après une chute sous la voiture de Milner…

Mais George Lucas a aussi su tirer parti de certains imprévus pour donner encore plus de vérité à sa chronique. Au tout début du film, l’arrivée de Terry en scooter qui se termine dans une poubelle n’était pas dans le scénario, c’est simplement le comédien qui a perdu le contrôle de la Vespa. Le réalisateur a gardé cet incident comme un signe de la maladresse du personnage. Rappelons enfin une anecdote que les fans de La Guerre des Étoiles ne doivent pas ignorer. Le nom du fameux robot R2-D2 ne provient pas d'une bataille navale sur un coin de table mais de notes que prenait sans arrêt Lucas pendant le mixage d'American Graffiti. Le monteur-son lui avait en effet demandé de lui apporter une deuxième bobine de dialogue ce qui donnait R2-D2 pour Reel 2 Dialogue 2…

Sorti en 1971 THX 1138, le premier film de George Lucas était un film d’anticipation inquiet. Son film suivant, American Graffiti ne devait être qu’un petit projet, une gourmandise pour rassurer les studios. Mais il en dit beaucoup sur la personnalité du créateur, en allant ...

Big George a de quoi être nostalgique, alors qu'il fait ses premières armes dans le Cinéma, il a vu, en à peine dix ans, le Vietnam, Nixon et les assassinats des Kennedy ou de Luther King gâcher sa belle et idyllique version de l'Amérique. Il rend hommage à cette jeunesse ...

George Lucas a eu une vie avant Star Wars, quand on regarde American Graffiti on en est nostalgique. Il est incroyable de constater qu'avant de s'enfermer dans une franchise/saga, avant de se rendre compte que producteur pouvait rapporter beaucoup plus de dollars que simple réalisateur, ...