ZONE 414 en VOD
- De
- 2021
- 98 mn
- Science-fiction
- Royaume-Uni
- Tous publics
- VM - HD
PARCE QUE
La machine est un motif récurrent du cinéma de science-fiction. De Blade Runner à Ex Machina, en passant par le plus récent After Yang, une question traverse le genre : qu’est-ce qui différencie les humains du robot ? Celui-ci, lorsqu’il a atteint le stade ultime du perfectionnement, est-il capable de ressentir des émotions ? S’il devient conscient qu’il est un robot, n’est-il pas alors de facto plus proche de nous que nous le pensons ? Le réalisateur irlandais Andrew Baird s’empare de nouveau de ces thèmes dans Zone 414, qui met en scène un monde dans lequel une multinationale a réussi à concevoir des androïdes ressemblant à s’y méprendre à de véritables humains. Le PDG de l’entreprise engage David Carmichael, ancien policier devenu détective privé, pour partir à la recherche de sa fille. Celle-ci a disparu dans la fameuse zone 414, le seul endroit où hommes et androïdes cohabitent.
C’est là que David rencontre Jane, conçue pour satisfaire les désirs les plus improbables des personnalités qui peuvent s’offrir ses services. Et c’est avec ce personnage qu’Andrew Baird interroge la frontière entre humain et machine. Ses questionnements et sa fragilité sont-ils le fruit d’une conscience propre, ou la simple résultante d’un algorithme ultra-perfectionné qui imite la faiblesse propre aux êtres vivants ? Zone 414 navigue constamment entre la science fiction et le film noir, reprenant le motif du flic seul, de la femme fatale (qui l’est, ici, bien malgré elle) et de la machination.
Directeur artistique au départ, également passé par la publicité, Andrew Baird offre à son long métrage une identité visuelle intéressante, à la fois cotonneuse et métallique, avec une obscurité trouée par des néons tamisés. Mais c’est surtout son casting qui porte l’histoire. Aux côtés de Matilda Lutz (aperçue notamment dans Revenge, le premier long métrage de la française Coralie Fargeat), Guy Pearce reprend, après Memento, le rôle du solitaire en pleine enquête qui le dépasse. Difficile de ne pas éprouver de la fascination pour le visage anguleux de l’acteur australien et sa magnétique présence.