LES MYSTÈRES DE BARCELONE

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Dans une ville de Barcelone radicalement divisée entre les classes bourgeoises et prolétaires, une petite fille d’une famille riche disparaît. Une femme surnommée « La Vampire du Raval », du nom d’un quartier mal famé, va bientôt se trouver au cœur de l’enquête policière.  

Nous sommes au tout début du XXe siècle et un journaliste, Sebastià Comas, va enquêter sur ce Barcelone interlope pour tenter de découvrir la vérité sur la disparition d'enfants… Mais aussi sur cette suspecte, peut-être trop idéale.   

Les Mystères de Barcelone, spectaculaire conte baroque à la reconstitution impeccable, est une preuve de plus de la très bonne santé du thriller espagnol. Laissez-vous transporter 110 ans dans le passé pour une sombre affaire inspirée de faits réels.  

 
Dans le même genre vous pouvez trouver HINTERLAND (Dans un style expressionnisme similaire, HINTERLAND évoque aussi la traque d'un serial killer.) ou encore PIGGY (Un autre excellent film de genre espagnol sorti en 2022, prouvant la vivacité du territoire.).

Les Mystères de Barcelone s’inspire de l’histoire vraie d’Enriqueta Marti à qui on imputa l’enlèvement et le meurtre de nombreux enfants à Barcelone, dans les années 1910. Pourtant, seul celui de Teresa Guitart fut réellement prouvé. En 2014, des études sont en effet revenues sur la personnalité d’Enriqueta, femme traumatisée par la mort d’un enfant de dix mois, et notamment celles de l’écrivain Jordi Corominas, qui a établi que la légende de la Vampire était infondée. « Enriqueta n'était pas une meurtrière mais plutôt un paradigme d'une Barcelone pauvre et désespérée qui n'avait pas l'habitude d'apparaître dans les médias. Beaucoup de ceux qui ont expliqué l'affaire se sont à nouveau limités à lire les critiques des premiers jours mais ils ont cessé d'enquêter sur les dernières pistes », a-t-il déclaré.  L'historienne de l'art Elsa Plaza a également défendu, comme son confrère, la thèse selon laquelle Enriqueta n’avait fait qu’une victime et que les os déterrés chez elle n'étaient pas ceux d’enfants.    

Enriqueta Marti, figure de la culture populaire en Espagne, a inspiré de nombreuses œuvres de fiction. Au-delà des Mystères de Barcelone, le romancier espagnol Fernando Gomez a, dès 2007, écrit le livre « El Misterio de la calle Poniente » qui dressait un portrait réputé fidèle à la Vampire. Ensuite, Jaume Villanueva a mis en scène une pièce de théâtre musicale au Teatro del Raval, intitulée « La Vampire du Raval » en décembre 2011. Enfin, un long métrage espagnol, préparé par le réalisateur Ricard Reguant et scénarisé par Miguel Ángel Parra et Iván Ledesma, aurait dû voir le jour dès 2012 mais le projet n’a jamais abouti.   

Les Mystères de Barcelone est le premier long métrage de cinéma signé Lluis Danés. Auparavant, il avait réalisé des documentaires et des téléfilms, comme Laia, un récit d’époque disponible sur Netflix. Mais si c’est une première pour le metteur en scène, c’est aussi et surtout un succès. Sur 14 nominations, Les Mystères de Barcelone a remporté cinq prix - meilleur film, meilleure direction artistique, meilleurs costumes, meilleurs effets visuels et meilleurs maquillage et coiffure - aux Gaudi, qui récompensent les meilleurs films du cinéma catalan. 

Le film débute avec des couleurs chaudes, avec la sensation d'une cité repliée sur elle-même, où les salons nantis et le luxe feutré sont à la fois intégrés et bien séparés des quartiers pauvres et miséreux. D'un côté le rouge est omniprésent, symbole de ...