WILDLAND

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Ida, 17 ans, vient de perdre sa mère dans un accident de voiture. Sa tante Bodil va s’occuper d’elle. L’adolescente n’a pas revu Bodil depuis des années mais, impeccablement mise et maquillée, sa tutrice n’en est pas moins très affectueuse et protectrice.

L’intérieur de Bodil est tout aussi soigné que son look « jolie madame » mais Ida découvre vite qu’il ne faut pas se fier aux apparences : avec la complicité de ses trois fils, Bodil se livre à diverses activités carrément louches. Bref, tata Bodil est une sorte de chef de gang !

Ce personnage de maman-poule et néanmoins intraitable en « affaires » est interprété par Sidse Babett Knudsen, la comédienne danoise popularisée par la série Borgen, une femme au pouvoir et lauréate d’un César pour son interprétation dans L’hermine, face à Fabrice Luchini. 

 
Dans le même genre vous pouvez trouver ANIMAL KINGDOM (Un jeune garçon découvre que sa grand-mère dirige un gang familial) ou encore BOODY MAMA (Shelley Winters y sème la terreur avec ses quatre truands de fils).

Si la famille est souvent au cœur des films sur la mafia, Wildland développe une approche différente de celle du Parrain pour traiter ce thème et celui de la transmission. La violence est bien présente mais pas forcément selon les codes du genre. La réalisatrice danoise Jeanette Nordahl, qui signe ici son premier long métrage, affirme dans sa note d’intention : « Dans notre histoire, l’amour et la violence coexistent. Cette dernière est présente à la table du petit-déjeuner, dans chaque sourire, conversation ou caresse. Au bout du compte, ce n’est pas la violence en soi qui crée le malaise mais le fait qu’elle marche main dans la main avec l’affection. Tel est le pouvoir de destruction de l’amour familial ».

Le thème de la famille avait d’ailleurs réuni la réalisatrice et sa scénariste Ingeborg Topsøe qui avaient déjà collaboré sur un court métrage intitulé Nylon mettant en scène un garçon en quête de vérité lors d’un week-end en famille. A l’issue de cette première expérience, les deux auteurs ont eu envie de creuser cette thématique familiale dans un long métrage. Elles sont rapidement tombées d’accord pour le choix de l’interprète de la jeune Ida qui débute ici à l’écran. Quant à Sidse Babett Knudsen qui campe la tante Bodil, elle s’est investie dans son personnage en imaginant force détails : combien de temps elle avait allaité chacun de ses fils, par exemple. L’actrice s’est posée tout un tas de questions sur la façon dont ils avaient pu grandir pour adapter son jeu à chacun d’eux en fonction de ce background.

La cinéaste danoise Jeanette Nordahl a eu l’occasion de rencontrer Sidse Babett Knudsen bien avant Wildland en faisant ses armes comme assistante-réalisatrice sur plusieurs épisodes de Borgen. Elle se revendique une enfant du Dogme, ce courant cinématographique prônant la sobriété formelle créé notamment par le metteur en scène danois Lars Von Trier, qui l’a beaucoup inspirée. Les films de la Britannique Lynne Ramsay (A Beautiful Day…) l’ont aussi marquée. Elle avoue également une grande admiration pour le travail de Michael Haneke mais aussi celui de Martin Scorsese. Un éclectisme bien assumé.