VIF-ARGENT

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Durant le Festival de Cannes de nombreuses sections parallèles proposent des films originaux de jeunes réalisateurs. C’était le cas en 2019 de l’ACID qui a présenté Vif Argent de Stéphane Batut.

L’histoire de Juste, un jeune homme qui vient de mourir et à qui une passeuse d'âme permet de rester afin qu’il recueille les dernier souvenir des mourants avant de les faire passer dans l’autre monde. Un jour, il croise une jeune femme, Agathe, qui le reconnaît. Elle est vivante, lui est un fantôme. Comment pourront-ils s’aimer ?

Les héros de ce premier film sont interprétés par Thimotée Robart, dont c’est le premier grand rôle, et Judith Chemla, la magnifique actrice de l’adaptation d’Une vie de Maupassant par Stéphane Brizé. Vif Argent a reçu le prestigieux Prix Jean-Vigo pour « son audace poétique, son romantisme intemporel, sa croyance dans les pouvoirs du cinéma à transcender les frontières de la vie et de la mort ». Tout un programme !

 
Dans le même genre vous pouvez trouver ORPHÉE (Le mythe d'Orphée vu par Jean Cocteau) ou encore PARKING (Le mythe d'Orphée vu par Jacques Demy).

À la sortie, de Vif Argent, des critiques ont évoqué le mythe d’Orphée à propos du film de Stéphane Batut. Un mythe qui bien sur a inspiré Orphée le film de Jean Cocteau sortie en 1950 avec Jean Marais et François Périer et Maria Casarès, ainsi que le Testament d’Orphée sortie dix ans plus tard en 1960 et dans lequel le cinéaste-poète jouait le rôle principal.

En 1959, on a découvert une autre adaptation du mythe transposée au Brésil : Orfeu Negro, film de Marcel Camus d’après la pièce de Vinícius de Moraes. Un film mis en musique par Antonio Carlos Jobim, le roi de la bossa nova, présenté au Festival de Cannes, et qui y a remporté la Palme d’or.

Cinq ans plus tard, en 1964 un autre cinéaste remportait la Palme d’or : Jacques Demy avec Les parapluies de Cherbourg. Le réalisateur des Demoiselles de Rochefort qui en 1985 réalisait Parking, une nouvelle version musicale du mythe avec Francis Huster dans le rôle d’Orphée, une pop star adulée qui veut ramener son Eurydice d’entre les morts… Mais qui n’a pas réussi à faire venir les spectateurs dans les salles.

Premier long-métrage de fiction pour Stéphane Batut, anciennement directeur de casting puis documentariste, « Vif-Argent » s’accapare l’allure d’une romance brumeuse et intrigante, enclavée sur le socle d’un conte fantastique. L’amour comme une somnolence ...

L’approche du fantastique adoptée par Vif-Argent n’est pas sans rappeler une certaine veine du cinéma fantastique défendue par Georges Franju par exemple avec son long métrage Judex (1963), soit l’errance d’un jeune homme perdu entre deux rives et dont le corps flotte ...

Voilà un film singulier, enveloppé d’étrangeté et de mystère par lequel il faut se laisser porter sans raisonner. A Paris, de nos jours. Un jeune homme se retrouve sous un pont, personne ne le voit, sauf un autre homme qui lui propose de l’aide. Un peu plus tard, le jeune ...