VERS LA BATAILLE

en VOD

Entre 1861 et 1867, Napoléon III a envoyé plusieurs milliers de soldats au Mexique pour tenter d’y imposer un régime favorable aux intérêts de la France. Cette page d’histoire assez méconnue représente pourtant un conflit très important pour les Mexicains et c’est dans ce contexte que se situe Vers la bataille.

Son personnage principal est un photographe parisien venu fixer les combats que livrent les troupes françaises. Muni de son lourd et précieux matériel, il ne parvient toutefois pas à rejoindre les champs de bataille et ne doit sa vie sauve que grâce à l’aide d’un paysan mexicain rencontré au coeur de paysages hostiles.

Malik Zidi, coiffé du même chapeau et emmitouflé dans le même manteau que Johnny Depp dans Dead Man de Jim Jarmusch, incarne cet étonnant photographe talentueux et tourmenté. Il est dirigé par Aurélien Vernhes-Lermusiaux, qui signe son premier long métrage après de nombreux courts. La fascination de ce cinéphage pour John McCabe, western humide de Robert Altman, comme pour Aguirre, la colère de Dieu de Werner Herzog, éclate dans cette odyssée qui est tout autant un voyage intérieur.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver AGUIRRE LA COLÈRE DE DIEU (Une quête désespérée dans les paysages d'Amérique du sud qui a inspiré Aurélien Verhnes-Lermusia.) ou encore VERA CRUZ (Le western de Robert Aldrich a aussi pour cadre le Mexique des années 1860).

Vers la bataille met en scène des personnages fictifs mais Aurélien Vernhes-Lermusiaux reconnaît qu’une lecture a beaucoup nourri son inspiration : les écrits de Jean-Charles Langlois. Surnommé le Colonel, cet ancien militaire, devenu peintre après avoir pris part à la bataille de Wagram et à celle Waterloo, avait été envoyé couvrir la guerre de Crimée en 1855 en tant que photographe par Napoléon III. Il avait pour mission de faire des clichés de l’armée française. Son rapport au monde, ses réflexions face à l’horreur de la guerre et ses questionnements sur la photographie qu’il a consignés dans divers textes ont stimulé l’imagination du réalisateur.

Vers la bataille développe plusieurs thèmes forts comme celui du travail du deuil ou celui de la puissance du regard. L’appareil photo que transporte Louis est un véritable personnage, omniprésent. Témoigner de ce qu’on voit, telle est l’obsession du photographe. Et le fait qu’il arrive littéralement toujours après la bataille finit par l’atteindre physiquement : il va souffrir  d’une conjonctivite. Après avoir assisté à un massacre de civils, il placera même des cailloux sur ses yeux. Le film aborde d’ailleurs la question contemporaine des « fake news »  avec la reconstitution, la mise en scène organisée par le photographe américain peu scrupuleux.

Si son film se situe au XIXe siècle, Aurélien Vernhes-Lermusiaux n’a pas cherché à faire une oeuvre « muséale ». Pas question pour lui de reconstituer le passé selon les codes habituels du film d’aventures. Il a voulu que Vers la bataille soit résolument contemporain dans sa forme. A l’inverse des westerns, son récit s’inscrit dans un environnement très froid, boueux, dans une nature luxuriante, loin des déserts écrasés par la chaleur. Il a également demandé à Stuart Staples, des Tindersticks, de composer une partition moderne. « Le trouble créé par les morceaux de Stuart, commente le cinéaste, vient renforcer la perdition de Louis. »

Un très beau premier film , assez ambitieux sur le fond. En effet, il n'est pas que la simple chronique du séjour au Mexique en 1863 d'un photographe français. C'est aussi un film instrospectif (il y a une voix off, celle du personnage principal, qui décrit le parcours (au ...

Sortie confidentielle fin mai, Vers la bataille est un western contemplatif se déroulant au Mexique au début des années 1860 en parallèle de la guerre de sécession qui divise les Etats-Unis. Les français occupant le pays se retrouvent acculées par les révolutionnaires mexicains. ...

Alléché par l’odeur du western, Vers la bataille était l’un de mes choix ciné n°1 cette semaine. J’étais très étonné par la combinaison de sortie excessivement restreinte du film (19 salles françaises et seulement deux écrans – aux Halles et au Reflet Médicis ...