UN PETIT BOULOT

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Un petit boulot, sorti fin août 2016, est le quatrième long métrage du cinéaste Pascal Chaumeil et le deuxième tourné avec Romain Duris. Six ans plus tôt, en effet, il avait entamé sa carrière au cinéma en dirigeant le comédien, face à Vanessa Paradis, dans l’Arnacœur.

Cette fois, Romain Duris joue le rôle de Jacques Scoran, un jeune homme au chômage, depuis la fermeture de l’usine où lui et une bonne partie de ses potes travaillaient. Célibataire depuis le départ de sa copine, les dettes s’accumulent et l’avenir s’obscurcit. C’est alors qu’un malfrat local prend contact avec lui et lui propose un contrat : tuer sa femme...

Ce malfrat est incarné par Michel Blanc, également auteur de l’adaptation, du scénario et des dialogues. Un petit boulot est, en effet, l’adaptation du premier roman de l’Ecossais, naturalisé américain, Iain Levison. « Comédie irrévérencieuse », comme l’annonça le Journal du Dimanche, « Un petit boulot, précisera Olivier De Bruyn dans la revue Positif, « se distingue du tout venant de la ʺcomédie à la françaiseʺ par sa singularité scénaristique, son humour acide et l’excellence de ses acteurs. »

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LA RAISON DU PLUS FAIBLE (2006) (A Liège, Patrick et ses copains sont au chômage. Bientôt, l’idée d’un hold-up fait son chemin...) ou encore LE CRIME ÉTAIT PRESQUE PARFAIT (1954) (Comme Gardot (Michel Blanc), Tony Wendice (Ray Milland) demande à Anthony Dawson (Charles Swann) de tuer sa femme (Grace Kelly).).

Si l’œuvre qui inspira le film que vous venez de voir est le premier roman de Iain Levison, précisons que celui-ci avait précédemment fait paraître un récit autobiographique intitulé Tribulations d'un précaire, dans lequel il racontait les quarante-deux petits boulots qu'il avait dû exercer une fois sa licence de lettres en poche. C’est ainsi que pendant une dizaine d’années, il avait été camionneur, peintre en bâtiments, déménageur et même : pêcheur en Alaska ! C’est cette période de sa vie qui lui inspira Since the Layoffs – autrement dit, « Depuis les licenciements » – paru aux Etats-Unis en 2003 et en France en 2006, sous le titre : Un petit boulot.

C’est à Michel Blanc que la Gaumont adressa ce roman pour qu’il en rédige l’adaptation et qu’il en assure la mise en scène. Ne sachant trop comment trouver le juste équilibre entre l’humour et la très sombre réalité sociale dans laquelle évoluent les protagonistes, l’ex du Splendid avait tout d’abord décliné la proposition, avant de se raviser. En revanche, il continuait de penser que le type de comique auquel il était associé depuis si longtemps risquait de fausser la vision du film. C’est alors que Pascal Chaumeil se déclara intéressé par le sujet. Et c’est lui qui suggéra à Michel Blanc d’incarner le rôle de Gardot – Ken Gardocki  dans le roman original.

Ancien assistant de Régis Wargnier, Luc Besson et quelques autres, Pascal Chaumeil se fit remarquer en 1996, avec un polar de neuf minutes, Des hommes avec des bas, qui, cette année-là, reçut le Prix du meilleur court métrage au Festival du film policier de Cognac. C’est alors qu’il commença à travailler pour la télévision, où il allait mettre en scène quelques téléfilms – dont Duel en ville avec Patrick Chesnais et Xavier Beauvois – ainsi que plusieurs épisodes de séries célèbres, parmi lesquelles : Avocats et associés ou Fais pas ci, fais pas ça. C’est en 2010 qu’il tourne l’Arnacœur, qui rencontrera un joli succès, autant public – avec plus de 3.700.000 entrées – que critique, avec d’élogieux papiers, de Libération aux Cahiers du cinéma, des Inrocks à Télérama ! Il tourne ensuite Un plan parfait, avec Dany Boon et Diane Kruger, et A Long Way Down, une coproduction britannico-germanique menée par Pierce Brosnan. Mais le 27 août 2015, alors qu’il vient tout juste d’achever la post-production de Un petit boulot, Pascal Chaumeil (54 ans, père de deux enfants) succomba à un cancer, qu’à tous il avait bien pris soin de cacher.

Si "Un Petit Boulot" est une jolie petite réussite en termes de cinéma populaire, une réussite comme le cinéma français n'en propose pas tant que cela, ce n'est pas parce que Pascal Chaumeil, mort après avoir terminé ce film, fait se rencontrer les Frères Coen avec Ken ...

Pour son dernier opus - film posthume, donc, puisque Pascal Chaumeil a été emporté à 54 ans, l'an dernier, par un cancer -, le réalisateur de "L'Arnacœur" s'est offert le plaisir de retrouver Romain Duris, toujours prêt à proposer ses services, non plus en briseur professionnel ...

Quand la comédie n'est pas qu'affaires de grimaces et qu'elle a un fond,elle fonctionne. Et Pascal Chaumeil l'avait déjà compris dans l'Arnacoeur et le réitère avec situations et dialogues à propos. Ici, le dispositif d'Un Petit Boulot tourne autour de la nécessité qui ...