L'ORPHELINAT

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Attention, phénomène ! Sorti le 14 octobre 2007 dans les salles espagnoles, L'Orphelinat fut le plus grand succès de tous les temps dans son pays ! Nommé 14 fois, un record, aux Goyas, les Césars espagnols, il en remporta 7, dont celui du meilleur scénario. Et dire que ce film fantastique faillit ne jamais voir le jour...

En l'an 2000, un certain Sergio Sanchez écrit un script qui semble n'intéresser personne. Revu et corrigé par Juan Antonio Bayona, il échoue dans les mains de Guillermo del Toro, qui apprécie le travail du clippeur Bayona et va devenir producteur de ce film aux thèmes proches de son propre univers : l'enfance, le fantastique...

La grande réussite de ce vrai film de fantômes, situé dans une grande baraque propice à l'angoisse, est dans son atmosphère à la fois morbide et émouvante. Film horrifique, certes, avec toutes les scènes attendues du genre, L'Orphelinat est aussi un très beau portrait de mère, magnifiquement incarnée par Belen Rueda, vue dans Mar Adentro de Alejandro Amenabar, et de la capacité maternelle de s'immiscer par amour dans l'univers particulier de son enfant. Un film horrifique élégant, subtil et dont le dénouement noue la gorge...

 
Dans le même genre vous pouvez trouver DARK WATER D'HIDEO NAKATA ou encore L'ÉCHINE DU DIABLE DE GUILLERMO DEL TORO .

« La vraie minorité, sur cette terre, a dit un jour ce maître du fantastique qu'était Jacques Tourneur, est celle des vivants. L'armée des morts est beaucoup plus puissante. » Jusqu'en 1999, on pouvait même penser qu'elle resterait invisible, mais, cette année-là débarqua sur les écrans un gamin de 8 ans qui répétait : " Je vois des gens morts. "

Sixième Sens de M. Night Shyamalan fut le signe le plus évident d'une résurgence du cinéma fantastique. Un genre sorti de son ghetto pour s'épanouir partout comme en Asie où le surnaturel - et les fantômes à cheveux longs - sont devenus une valeur sûre grâce, entre autres, à Ring et Dark Water du Japonais Hideo Nakata, à 2 Soeurs du coréen Kim Jee-Woon ou encore au Pensionnat du Thaïlandais Songyos Sugmakanan qui a traité du thème de l'ami imaginaire comme Juan Antonio Bayona dans L'Orphelinat. " Certains de mes meilleurs amis sont des fantômes ", ironisait Dana Andrews en 1957 dans Rendez-vous avec la peur de Jacques Tourneur. Il y incarnait un savant américain rationaliste mais intéressé par le paranormal. Il finissait trembler d'effroi et douter.

Même si Hollywood aime avant tout les bons gros monstres, elle ne rechigne pas à filmer des fantômes. On pense au bougon mais charmant capitaine qui faisait chavirer le coeur de la douce et pas du tout effrayée Gene Tierney dans L'Aventure de Mme Muir de Mankiewicz en 1947 ou à Ghost de Jerry Zucker en 1990 où Patrick Swayze est un fantôme très charnel.

Mais, ces dernières années, le surnaturel semble surtout préoccuper les cinéastes de langue espagnole qui le lient le plus souvent avec le thème de l'enfance. Le grand Guillermo del Toro le fit dans L'Echine du diable qui se déroule dans un... orphelinat. Après La secte sans nom, Jaume Balaguero a choisi un hôpital pour enfants comme décor pour son thriller d'angoisse Fragile. Très remarqué grâce à Ouvre les yeux, Alejandro Amenabar alla même jusqu'à émigrer à Hollywood pour nous faire rencontrer Les Autres. Les héros de ce film de fantômes à l'ancienne ? Une mère interprétée par Nicole Kidman et ses deux enfants. Autant de cinéastes qui savent que le surnaturel n'est jamais aussi flippant et touchant que lorsqu'il se confond avec la pureté de l'enfance.  

Excellente surprise que ce film ! Décidément, les espagnols sont vraiment très doués dans le cinéma de genre (contrairement à nous pauvres français, mais ceci est un autre débat). Tout d'abord, je tiens à préciser que "L'orphelinat" n'est pas un film d'horreur, comme ...

Ah ! Guillermo Del Toro ne cessera de m'émerveiller ! Il nous présente ici un film de Juan Antonio Bayona avec un superbe scénario de Sergio Sanchez. Le cadre est posé. Un somptueux orphelinat où viennent s'installer Laura (Belén Rueda), son mari (Fermando Cayo) et leur ...

En soit, L'Orphelinat emprunte plus son esthétisme à Los Otros que son thème. Car la petite perle de Juan Antonio Bayona n'est pas vraiment une histoire de revenants torturés, c'est avant tout un drame familial fantastique. Pour preuve les quelques scènes de frissons diluées ...