TAJ MAHAL

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Non... Taj Mahal (le film) n’est pas un documentaire sur le fameux mausolée de marbre blanc, chef-d’œuvre de l’art musulman en Inde. Taj Mahal est le deuxième long métrage de Nicolas Saada, déjà auteur de Espion(s), en 2009 avec Guillaume Canet et Géraldine Pailhas, et coauteur, avec Frédéric Jardin, du scénario de Nuit blanche, en 2011 avec Tomer Sisley.

Cette fois, il nous plonge au cœur de l’attaque terroriste perpétrée, au soir du 26 novembre 2008, par un groupe islamique pakistanais, contre le plus prestigieux palace de Bombay : le Taj Mahal. Alors que ses parents sont sortis dîner en ville, Louise, étudiante en photographie de 18 ans, va se retrouver seule au milieu de cette suite luxueuse, plongée dans l’obscurité et cernée par un ennemi : tueur cruel, invisible et omniprésent.

Ce film, qualifié par son auteur de « film catastrophe intimiste » est tenu de bout en bout par la jeune comédienne franco-anglaise, Stacy Martin [à voir si Martine ou Martin... son père est français !], découverte dans le sulfureux Nymphomaniac de Lars von Trier et revue depuis dans la Dame dans l'auto avec des lunettes et un fusil de Joann Sfar.  

 
Dans le même genre vous pouvez trouver BURIED (2010) (En Irak, un chauffeur routier se réveille enterré vivant dans un cercueil en bois. Impossible de s’échapper et son téléphone n'est qu'à moitié rechargé...) ou encore PANIC ROOM (2002) (La « panic room » est une pièce au système de sécurité sophistiqué où Meg (Jodie Foster) et sa fille vont s’enfermer pour échapper à trois cambrioleurs violents.).

Alors que le tournage de Taj Mahal eut lieu, en grande partie, à Bombay fin 2014, son montage commença à Paris en janvier 2015, c'est-à-dire deux jours avant l’attentat contre Charlie Hebdo. Il fut distribué en salle à partir du 2 décembre de la même année, c'est-à-dire dix-neuf jours après les attentats parisiens du 13 novembre ! Un temps, il fut envisagé de retarder la sortie du film. Finalement, il fut distribué, à la dite date, dans plus de soixante-dix salles en France. Il quitta le « Top 40 » du box-office français, dès sa deuxième semaine d’exploitation.

Probable raison de ce mauvais accueil, la concomitance de la sortie du film et des drames terroristes vécus en France en 2015 fut souvent évoquée par la critique. « Après le 13 novembre, écrit ainsi Thomas Sotinel dans le Monde, Taj Mahal a changé de nature. […] Il est impossible […] de voir Louise terrée dans sa chambre sans penser aux récits des survivants du Bataclan ; de voir Bombay sidéré par les attaques sans se souvenir de Paris ce jour-là. » Si plusieurs chroniqueurs n’apprécièrent guère le film – de l’Humanité, à Studio Ciné Live en passant même par les Cahiers du cinéma, où pourtant Saada fut longtemps critique lui-même –, d’autres, comme Jean-Baptiste Thoret, de Charlie Hebdo justement, y ont vu « une mise en scène précise et inspirée » ; Adrien Gombeaud des Echos, « [une] œuvre ambitieuse à échelle humaine » ; Nicolas Schaller de l’Obs, « [un] film hors normes » ; Caroline Vié de 20 Minutes, « une magnifique ode à la vie ».

Enfin, même si dans Télérama Aurélien Ferenczi loue le « magnifique travail » du directeur de la photographie le français Léo Hinstin, on retiendra surtout la grande qualité de la bande sonore du film, seul témoin de la violence isolant l’héroïne du reste du monde. « Le son montre autant qu’une image », rappelle Serge Kaganski dans les Inrockuptibles. De plus, spécialiste de la musique de film – il en parla longtemps sur les ondes de Radio Nova –, Nicolas Saada choisit avec beaucoup de soins les musiciens qui participèrent à cette bande son. D’une part, il fit appel au Français Nicolas Godin, membre fondateur du groupe Air, dont Sofia Coppola avait déjà emprunté quelques compositions pour Virgin Suicides et Marie-Antoinette. D’autre part, River Man, la douce chanson qui clôt le film est signée Nick Drake, auteur-compositeur-interprète britannique, prématurément disparu d’une overdose d’antidépresseur en 1974, à l’âge de 26 ans.

On entend et lit tellement sur les films de nos jours que la critique en devient archi-divisée, que ce soient les spectateurs, les critiques presse, les blogueurs cinés, les forumeurs ciné... Que le constat en revient donc au même, de plus en plus, se forger son avis par soi-même. ...

Louise, 18 ans, doit suivre ses parents qui partent travailler à Bombay. En attendant d’emménager dans une maison, la famille loge dans une suite du Taj Mahal Palace. Un soir, pendant que ses parents dînent en ville, Louise, restée seule dans sa chambre, entend des bruits ...

Taj Mahal est un étonnant film, en grande partie à huis clos, qui s'inspire des terribles attentats de 2008. Le concept du film laisse de coté le coté spectaculaire et explosif de la situation pour laisser la part belle à l'intensité dramatique du film. Pendant 1h30 nous ...