SUR UN ARBRE PERCHÉ

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Tourné fin 1970, juste après L’Homme-orchestre du même Serge Korber, Sur un arbre perché démontre le désir de changement de Louis de Funès. La star a inventé un comique frénétique. Son personnage est irascible et survolté, une tornade dévastatrice dégringolant les escaliers, au bord d’une perpétuelle apoplexie. Un corps déchaîné que le comédien veut mater dans un confinement insolite.

Il incarne Henri Roubier, industriel féroce et sûr de lui, constructeur d’autoroutes, terreur de ses concurrents. Le voici râlant au volant de sa Chevrolet Impala décapotable, roulant à vive allure, avec un autostoppeur et une jeune femme qui se sont imposés dans son véhicule. Il aime le pouvoir, sort d’une campagne politique, pérore sur le succès et l’argent. Puis, c’est l’accident, le saut dans le vide, sur une route escarpée de Cassis. L’exubérant de Funès et ses passagers se réveillent, perchés sur un pin parasol accroché à la paroi de la falaise.

Avec cet argument, Louis de Funès est dépouillé de ses excès habituels. Le moindre mouvement brusque pourrait faire basculer les rescapés de la route dans le vide. Il doit contenir sa nervosité et puise de nouveaux ressorts comiques dans cette contrariété physique, dans le découragement et dans l’épuisement. Le public sera désarçonné par ce postulat. Sur un arbre perché reste l’un des titres les plus atypiques de sa filmographie, comme une expérimentation unique, éprouvant sa nature comique et l’affublant d’une prothèse capillaire.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LE CORNIAUD (Louis de Funès dans une autre voiture, de Naples à Bordeaux avec un coffre remplie d'héroïne..) ou encore BIENVENUE À BORD ! (Un autre voyage avec des rencontres toujours plus loufoques et inattendues les unes que les autres !).

Soucieux de nature, Louis de Funès craint de lasser son public, même au sommet de sa gloire. Il veut se renouveler, cherche à tourner avec des cinéastes plus jeunes. Avec avoir testé Edouard Molinaro, il s’entend à merveille avec Serge Korber, dont il a apprécié La Petite Vertu. Il l’assimile à la Nouvelle Vague, puisque Korber côtoie Truffaut et la bande des Cahiers du cinéma. Ils tournent ensemble L’Homme-orchestre en 1969, qui permet à l’acteur d’aborder un genre nouveau, la comédie musicale pop.

Ravi de cette nouvelle expérience et de son entente avec Korber, de Funès s’emballe pour le prochain script du réalisateur. Ce doit être un drame avec Yves Montand et Annie Girardot, sobrement titré « L’Accident ». Il veut le tourner et demande à Korber d’en faire une comédie. Son intuition est juste et Sur un arbre perché se teinte aussi d’une acerbe critique des médias.

Korber tourne tous les plans larges dans le Midi, installant un dispositif impressionnant sur une falaise, avec des cascadeurs jouant les doublures. Puis en studio, le décorateur Rino Mondellini monte la Chevrolet sur des vérins hydrauliques, inonde le sol d’eau et fixe aux murs des miroirs à 45 degrés pour simuler la mer à perte de vue. De Funès père et fils et Géraldine Chaplin étudient les scènes avec les cascadeurs pour être raccords. Le résultat au montage est bluffant. Pour préserver la spontanéité de ses réactions, de Funès demande à Serge Korber d’actionner par surprise les manettes contrôlant les vérins.

Il est possible de classer les films où Louis de Funès tient la tête d'affiche en deux listes: les plus drôles où on verrait sans surprise les films de Gérard Oury se hisser au sommet, et les plus originaux qui seraient chacun d'entre eux une surprise pour le spectateur ...

Un huis-clos bien étrange, puisqu'il se déroule dans une voiture coincée sur un arbre à flanc de falaise. Voilà qui ne manque pas d'originalité ! Bon, après, avec un scénario pareil, comme on pouvait s'en douter, le rythme est proche de zéro. Pour un film avec Louis de ...

Juste quelques mini remarques sur ce huis-clos dans un arbre avec quatre personnages quasi qu'assis face à Cassis: ____________Prévu pour Annie Girardot et Yves Montand qui étaient d'accord, Louis de Funès dit à Serge Korber qu'il le veut et peut en faire une comédie ...