RED RIDING : 1974

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Si pour vous le mot Yorkshire n’est synonyme que de gentil petit toutou toiletté, vous allez être choqué par la vision de cette région du nord de l’Angleterre qu’ont les trois réalisateurs de la Trilogie Red Riding.
En l’occurrence Julian Jarrold, James Marsh et Anand Tucker.

Trois films indépendants mais interconnectés dont l’action se situe donc cette région minière, à trois époques distinctes 1974, 1980 et 1983 et qui font le portrait commun d’une police corrompue sur fond de traque de serial killer. Trois films adaptés du Quatuor du Yorkshire, série de quatre romans policiers particulièrement noirs écrits par David Peace. Ce n’est pas pour rien si on le compare souvent à l’écrivain américain James Ellroy. D’ailleurs il y a beaucoup de L.A. Confidential dans la Trilogie. Et oui, trilogie car seulement trois des quatre livres de David Peace ont été adaptés, celui dont l’action se déroulait en 1977 ayant été écarté par les producteurs.

Ce qui n’empêche pas les intrigues complexes et entremêlées de trouver un dénouement clair dans le troisième et dernier épisode. Car l’on pourrait dire épisode plutôt que film, puisque à l’origine le projet a été réalisé pour la télévision anglaise où il a été diffusé .
Dans le reste du monde c’est sur grand écran que la trilogie est d’abord sortie. Et elle le méritait bien. Outre trois réalisateurs en vogue, on retrouve au générique les noms quelques stars du cinéma britannique dont Andrew Garfield, Peter Mullan, Rebecca Hall, Sean Bean, Paddy Considine ou Mark Addy. Certains d’entre eux, comme Peter Mullan sont présents dans les trois films, d’autres n’ont pas l’occasion de survivre plus d’un épisode.

Commencer à regarder la Trilogie Red Riding, c’est en revanche se condamner à presque 5 heures d’anxiété à suivre l’un des plus brillants thrillers de ces dernières années. Un film où, comme l’a dit l’homme politique britanique Edmund Burke, "Le mal n'a besoin que de l'inaction des gens de bien pour triompher."

 
Dans le même genre vous pouvez trouver L.A. CONFIDENTIAL ou encore MILLENIUM .

Tout commence donc en 1974 avec l’enlèvement d’une petite fille dont le corps est retrouvé peu après avec des ailes de cygnes cousues dans le dos. Tout commence donc par l’enquête d’un jeune journaliste revenu au bercail, à savoir la rédaction du Yorkshire Post. Un jeune idéaliste et romantique qui va se heurter de plein fouet à la corruption des autorités locales.

Ce journaliste, c’est Andrew Garfield, que l’on avait découvert dans Lions et agneaux, le dernier film comme réalisateur de Robert Redford, mais aussi dans Boy A où il avait déjà pour partenaire Peter Mullan, qui joue ici un prêtre et qu’il croise le temps d’une scène.
Mais dans ce premier épisode, il a surtout affaire à deux autres personnages : l’entrepreneur sans scrupules, interprété par Sean Bean, et la mère d’une victime du tueur, jouée elle par Rebecca Hall.

On se souvient notamment de Sean Bean en double 0 traître dans GoldenEye ou en chevalier torturé dans la trilogie du Seigneur des anneaux. Quant à Rebecca Hall, elle était la révélation de Vicky, Cristina Barcelona de Woody Allen face à Scarlett Johansson.
A noter que, puisque certains personnages étaient communs au trois films, tous les acteurs de la trilogie ont été choisis par les trois réalisateurs. En revanche chacun a filmé son épisode différemment. Ainsi Julian Jarrold, a qui l’on devait Jane, biographie de Jane Austen avec Anne Hathaway, a choisi de filmer 1974 en 16mm. Comme Julian Jarrold l’explique, les trois réalisateurs de Red Riding voulaient que le triptyque forme un ensemble plus grand que la somme de ses parties, et cela a encouragé entre eux une saine compétition. Pour le plus grand effroi des spectateurs.

Passée honteusement inaperçue chez nous l'année dernière (une seule salle sur Paris pendant une seule semaine, tsss...), la Red Riding Trilogy revient aujourd'hui dans une édition DVD correcte présentant les trois films agrémentés de quelques bonus. Inspirés de faits réels ...

One, two, three, four, five, six, seven All good children go to heaven Yorkshire, années 70. Une région industrielle en déclin, où la misère sociale et la corruption sont monnaie courante. Une île dans une île, tenue par une police peu scrupuleuse. Une campagne ...

Je viens juste de regarder le premier épisode, et je crois que je n'avais pas vu un truc aussi bon depuis très longtemps... Tout d'abord je dirais que je n'avais pas vu un travail aussi bien fait depuis un moment, en ces temps de cinéma hollywoodien pathétique et dégueulasse, ...