Dans le rôle du clown blanc Clovis dans celui de l’auguste Kad. Encore que ce n’est pas si simple. Kad, on s’en souvient, a fait sa notoriété en duo avec Olivier, lequel est depuis passé à la réalisation. Il vient de la télévision, de la couveuse de Canal plus pour être plus précis via la chaîne "Comédie". Mais il a eu aussi une formation théâtrale ce qui n’en fait pas tout à fait un comique télé. Si l’on peut dater de 2003 son entrée tardive en cinéma (il avait alors 39 ans) c’est d’abord pour quelques seconds rôles puis en faisant ses classes comme flic, comme c’est étrange, dans Mais qui a tué Pamela Rose ?. Depuis le césar reçu pour un rôle dramatique dans Je vais bien, ne t’en fais pas de Philippe Lioret en 2006, depuis Les Choristes, et Le Petit Nicolas il est devenu un des acteurs français les plus bankable comme on dit. Avec Protéger et servir il revient un peu à ses premières amours puisque le film est inspiré d’une éphémère série télé, intitulée Le 17 et diffusée en 2002.
Clovis Cornillac est lui une vedette au long cours qui a travaillé prêt de quinze ans avant d’atteindre le haut de l’affiche. On se souvient bien sûr de lui dans Mensonges et trahison de Laurent Tirard en 2004, dans Brice de Nice de James Hunt en 2005, et de sa réincarnation d’Asterix chez Thomas Langman. Kad et Clovis s’étaient déjà cotoyés devant la caméra de Christophe Barratier, dans Faubourg 36 en 2008 où ils étaient devenus complices. C’est d’ailleurs sur ce tournage que Kad a lu le scénario de Protéger et servir qui avait été envoyé pour Cornillac. Et qu’il a manifesté son envie de le faire.
Eric Lavaine le cinéaste lui vient de Canal plus. Il fut scénariste des Guignols, collabora à la série H avant de passer en 2006 à la réalisation avec Polthergay, une potacherie fantastique à base de fantômes homosexuels. Il revendique un cinéma populaire et un peu trivial, reposant sur les acteurs et une perception déconnante du spectacle. Le premier titre de son film n’était-il pas Houang et Boudriau contre les méchants ? Protéger et servir a connu au début de l’année 2009 huit joyeuses semaines de tournage entre Bruxelles et Lille pour une comédie pimentées aux dires du réalisateur de quelques observations sur les faiblesses humaines : radinerie, dépression, et quelques phénomènes scatologiques. Après Gomes et Tavarès de Gilles Paquet-Brenner, version française des buddys américains, on revient donc à la tradition des poulets de grain français. Le moins que l’on puisse dire est que ce ne sont pas des armes fatales.