PREMIÈRE ANNÉE

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« Laissez-moi faire des films sur la médecine », proclamait Thomas Lilti juste avant le succès de Première année ! Avec plus d’un million d’entrées et deux autres films sur le sujet qui ont aussi cartonné, il devient désormais impossible de lui retirer cette expertise qu’il décline encore dans une série télé sur Canal+.

Ses débuts ont pourtant été plus discrets. Médecin le jour, Thomas Lilti se rêve cinéaste la nuit. Mais, il peine à se trouver légitime. Il s’initie par le court métrage - il en réalise trois-  et en collaborant aux scénarios d’amis.

Il participe à l’écriture de deux comédies, Télégaucho, réalisé par Michel Leclerc, puis Mariage à Mendoza d’Edouard Deluc. Il passe enfin au long métrage avec le polar Les Yeux Bandés. Mais, le film passe inaperçu. Sans doute parce qu’il s’est trop éloigné de ce qu’il connaissait le mieux : l’institution médicale qu’il va désormais s’attacher à décrire. A sa façon, sincère mais critique.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver HIPPOCRATE (Parce qu'il s'agit là encore de la plongée d'un étudiant - un interne en médecine - dans l'institution médicale à l'hôpital, avec Vincent Lacoste déjà dirigé par Thomas Lilti.) ou encore LE BRIO (Une jeune étudiante en droit, venue d'un milieu peu favorisé, a des aptitudes d'éloquence à faire valoir pour se distinguer. Un prof la prend sous son aile).

En 2014, Thomas Lilti signe Hippocrate, la découverte par un jeune interne du milieu hospitalier. Un film d’initiation qui convainc 800 000 spectateurs de venir découvrir les coulisses d’un univers qu’un jour ou l’autre ils seront amenés à fréquenter. Il frappe encore plus fort avec Médecin de campagne, sur la fin de carrière d’un docteur ancré dans son territoire qui peine à passer la main. Le film fait près d’un million et demi d’entrées. Il faut dire que Thomas Lilti sait de quoi il parle. Médecin dans la vie, il n’a cessé d’exercer qu’après le succès d’Hippocrate. « Je suis un médecin qui fait des films, pas un réalisateur qui a fait médecine », déclare-t-il. Et qui reprendra peut-être son activité s’il en ressent le besoin.

Première année est aussi inspiré de son vécu. Il revient, à travers le personnage de Benjamin, sur cette année post-bac qui permet ou non d’accéder aux études de médecine. Benjamin est brillant, il possède les codes pour réussir le concours mais n’a pas la vocation. Disons qu’il suit les traces de son père. Antoine, en revanche, ne rêve que de ça : opérer, soigner, fasciné qu’il est par le corps humain et ses maladies. Mais, il vient de lointaine banlieue, d’une famille banale et n’excelle pas dans les matières scientifiques. Il aura beau travailler, travailler jusqu’à épuisement, redoubler, tripler même sa première année, il est condamné à échouer. Leur amitié dans un système concurrentiel aussi fort sera-t-elle le sésame pour réussir ?

Thomas Lilti a aussi justifié son envie de filmer ce concours pour retravailler avec Vincent Lacoste, un acteur révélé dans Les beaux Gosses de Riad Sattouf et confirmé dans Hippocrate. Une fois de plus, il est parfait en laborieux étudiant pourtant archimotivé. Le rôle de Benjamin revient à William Lebghil, qui a surgi dans la série ado SODA avant de devenir une valeur montante du cinéma. Rien qu’en 2017/ 2018, il a été à l’affiche du Sens de la fête, Cherchez la femme, Ami-ami, Yves ou Voyez comme on danse… Et si ces deux là s’étaient déjà rencontrés dans Jacky au royaume des filles, gageons qu’ils vont encore se croiser dans les prochaines années. 

Première Année est un film anxiogène. Pour avoir passé des concours à Villepinte dans des conditions de réussite identiques voire encore plus drastiques que celles de la première année de médecine, j'ai retrouvé, avec un arrière goût assez désagréable, les sensations ...

On me dit que, non, ça ne peut pas se passer comme ça en première année de Médecine, pas question d'une amitié entre un triplant et un "vrai" première année... Comme si ça changeait quelque chose… On me dit que Litli parle de l'époque où lui était étudiant, et que ...

On se souvient tous de nos premières années. De ces moments de stress, de ces boules au ventre, de ces nuits blanches, de ces études sans rêve, etc. Une obsession qui n’a de cesse d’agiter chaque année des milliers d’étudiants. Angoissant au possible, et immersif jusqu’à ...