NOS CÉRÉMONIES

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L’apport du cinéma français au film de genre est suffisamment rare pour ne pas le souligner quand, en plus, on a sous les yeux un spécimen enthousiasmant ! « Nos cérémonies » est le premier long métrage de Simon Rieth et ce qui est d’autant plus intéressant, c’est que son histoire s’affranchit rapidement d’un schéma narratif assez classique : l’histoire de deux frères à la relation fusionnelle qui vont faire face à leur passé à l’occasion d’un retour à Royan, ville de leur enfance. 

Très vite, le lien entre Tony et Noé pose question… Trop intense, trop idyllique pour être pur. Quel secret peut bien unir ces deux garçons et quelles sont ces fameuses cérémonies qui donnent leur titre au film ? Tout concourt à l’écran pour sublimer les choses tout en laissant apparaître des zones d’ombre de plus en plus inquiétantes.  

Lumière, paysages, mise en scène : la tragédie shakespearienne s’impose inéluctablement. Elle est personnifiée par deux comédiens magnétiques, sportifs de haut niveau et réellement frères dans la vie : Raymond et Simon Baur.  

 
Dans le même genre vous pouvez trouver DEAD ZONE (Peut-on revenir à la vie après avoir frôlé la mort ? Et si oui : dans quel état ? Ces deux films prouvent que les conséquences peuvent être surprenantes...) ou encore AMERICAN HISTORY X (La relation fusionnelle entre deux frères est au coeur de ce deux films qui en montrent l'infini et les limites de manière dramatique...).

Tony et Noé rejoignent d’emblée le petit club des frangins inoubliables du cinéma. « Nos cérémonies » est un portrait marquant de la relation fusionnelle que peuvent entretenir deux garçons issus d’une même lignée. Alors, vous l’avez vu, rien n’est simple ni sain dans cette histoire à la vie à la mort mais elle fait partie de ces belles tragédies dont le spectateur ne ressort jamais tout à fait indemne… Dans cette catégorie, « Et au milieu coule une rivière » de Robert Redford en 1992 tient assurément le haut de l’écran. Brad Pitt et Craig Sheffer y jouent les rôles de Paul et Norman Maclean, élevés dans la religion presbytérienne, passionnés de pêche à la mouche mais dont le destin sombrera dans la violence quand la dureté du monde qui les entoure se fracassera à leur éducation rigoureuse.  

Tragédie toujours avec « American history X » de Tony Kaye en 1999 dans lequel Edward Norton, incarne un jeune homme basculant dans le racisme violent et suprémaciste après la mort de son père, abattu par un dealer Noir. Son jeune frère, interprété par Edward Furlong, assiste à sa descente aux enfers avant de suivre sa voie… Désespéré et brutal, ce long métrage fait partie de ces films d’auteur devenus des références. Dans un registre qui allie avec virtuosité le drame et la comédie, citons « Rain man » de Barry Levinson en 1999, bâti sur le principe des contraires qui s’attirent et finissent par se rejoindre. Le duo Tom Cruise-Dustin Hoffman y sont Charles et Raymond Babbitt, deux frères qui s’ignorent, obligés de faire connaissance à la mort de leur père, suite à une histoire d’héritage. Raymond, autiste surdoué, s’attache à Charles, insupportable businessman à qui il donnera une belle leçon de vie… « Rain man » fut un immense succès mondial, récompensé de 4 Oscars dont celui du meilleur acteur pour Dustin Hoffman…  

A cette liste, vous pouvez aussi ajouter d’autres films très fraternels comme « Les frères Sisters » de Jacques Audiard, « Quatre frères » de John Singleton, « Les insurgés » d’Edward Zwick en 2009 ou, dans un registre certes plus animalier, « Deux frères » de Jean-Jacques Annaud en 2004 ! 

Une avalanche de sentiments forts et déroutants... Entre le rire et les pleurs, le choc et la compassion tout le long de la séance. Bravo au jeune réalisateur, nous avons hâte de voir ses prochains films. ...

"La vie et la mort sont intimement liées à l’adolescence, une mue caractérisée par la découverte de soi. On s’égare et on se retrouve, tout ça dans le même mouvement que Nos Cérémonies entretient avec une grande sensibilité. Il s’agit autant d’arguments ...

Un film profondément imparfait, parfois malhabile voire franchement inepte dans ses intentions narratives mais qui nous hante inexplicablement et durablement après le visionnage... Le premier long métrage néanmoins très prometteur de Simon Rieth a de toute évidence son capital ...