NEVER RARELY SOMETIMES ALWAYS

en VOD

Autumn est une adolescente de 17 ans, discrète et silencieuse. Travaillant comme caissière dans un supermarché de Pensylvanie, elle subit une grossesse non désirée. Elle décide alors d'aller avorter ailleurs, histoire de ne pas troubler l'ordre familial et fuir son petit patelin sans avenir. Après avoir amassé un peu de sous, elle part avec sa cousine Skylab pour New York.

A la fois road movie émouvant et épopée féministe, ce troisième long métrage d'Eliza Hittman montre la victimisation des femmes contre la domination masculine dans l'Amérique de Donald Trump. Filmé de façon naturaliste, Never rarely sometimes always s'attache au parcours compliqué de ces deux jeunes femmes qui, errant dans les rues, le métro et les boutiques de Big apple, bravent leur nouveau quotidien à l'arrache.

Sortit dans quelques salles américaines mi mars 2020, Never Rarely Sometimes Always n'a pas eu énormément de succès (à peine 17 000 dollars de recettes) à l'instar de beaucoup de petits films indépendants. Mais le film d'Eliza Hittman doit tout de même sa notoriété à ses sélections dans différents festivals dont celui de Sundance aux Etats Unis, San Sebastian en Espagne, Helsinki en Finlande et également en Serbie, en Russie et en Belgique.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver TAXI DRIVER (Les déambulations psychotiques et paranoïaques d'un chauffeur de taxi dans Big Apple. Peut-être le chef d'oeuvre de Martin Scorsese.) ou encore MACADAM COW BOY (Un drame puissant et poignant dans lequel John Schlesinger dépeint l’envers de l’Amérique durant l'époque charnière des années 1960-1970, à travers l’histoire d’une amitié entre deux paumés).

Avant de signer ce portrait intimiste de ces deux jeunes femmes à la recherche d'une meilleure vie,  Eliza Hittman, par ailleurs enseignante de septième art, s'était fait repérer  avec Les Bums de la plage, autre chronique intimiste à la fois crue et douce sur l'adolescence, mais aussi socialement engagé. Car comme la réalisatrice le précise - en praphrasant un de ses professeurs de son université californienne  -  Nous avons besoin d'oeuvres utiles, car nous savons des choses sur notre mondre qui n'ont pas encore été montrées au cinéma.

Pour mieux ancrer son histoire dans un certain réalisme social, Eliza Hittman a visité beaucoup de centres médicaux en rapport avec celui où se rend la jeune héroïne en début de film . La réalisatrice s'est elle même présenté comme patiente et a discuté longuement avec des conseillers pour se rendre ensuite dans une clinique new yorkaise  afin de découvrir comment de jeune femmes enceintes et mineurs y sont acceuillies dans l'espoir de se faire avorter.

Never rarely Somtimes always a été compliqué  à monter. Dans une interview accordée à Liberation lors de sa sortie dans les salles françaises en aout 2020, Eliza Hittman précise : C'était difficile de trouver un financement, car notre système est largement dominé par des hommes riches qui ne considèrent pas sérieusement les films de femme. Comme dirait le fantôme d'Agnes Varda : « On n'est pas sortit de l'auberge !»

39eme film de l’année et rattrapage de ce film 2020 que j’avais raté au cinéma. On suit l’histoire Autumn, une adolescente stoïque et silencieuse, qui, confrontée à une grossesse non désirée et sans alternatives viables dans sa ville rurale d'origine, décide avec ...

Il est certain que le film d'Eliza Hittman peinera à séduire autant les spectateurs adeptes d'un scénario "bien ficelé" que ceux qui sont réfractaires au cinéma "politique" ou "social". Faisons néanmoins le pari que ceux qui se risqueront dans une salle le projetant se souviendront ...

Ancrée dans la tradition des films-portraits et des études de personnages que le cinéma américain des années 70 avait su transcender, Eliza Hittman retrace dans "Never Rarely Sometimes Always" le chemin tortueux de deux adolescentes de province bousculées de part en part ...