GIGI

en VOD

Ce n’est pas tous les jours qu’Hollywood produit un film, en grande partie tourné à Paris, d’après un auteur né à Saint-Sauveur-en-Puisaye dans l’Yonne et, surtout, avec trois vedettes françaises. C’est le cas de Gigi, la seconde adaptation cinématographie du roman de Colette, avec la Boulonnaise Leslie Caron (26 ans), le Marseillais Louis Jourdan (36 ans) et le Parisien Maurice Chevalier (69 ans).

Produit par Arthur Freed pour la Metro-Goldwyn-Mayer et réalisé par Vincente Minnelli, Gigi marquera l’apogée – certains diront le chant du cygne – de leur étroite collaboration, de Un petit coin aux cieux – le premier film de Minnelli – en 1943 à Un numéro du tonnerre en 1960, sans oublier Un Américain à Paris, ou Tous en scène.

Nous voici donc dans le Paris de la Belle Epoque où a grandi Gilberte, dite Gigi, charmante jeune fille confiée aux bons soins de sa grand-mère Mamita par une maman trop préoccupée de vocalises. Eduquée aux choses de la vie par sa grande tante Alicia, la charmante jeune fille aime bien le riche et beau Gaston Lachaille, un ami de la famille... Je ne vous en dis pas plus, si ce n’est qu’en avril 1959, Gigi reçut neuf Oscars, dont ceux du meilleur film, du meilleur réalisateur, de la meilleure adaptation et de la meilleure photo, ravissant à chaque fois la précieuse statuette au film de Richard Brooks, la Chatte sur un toit brûlant.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver MY FAIR LADY (1964) (Eduquée, non par sa tante mais par un expert en linguistique, Eliza a la fraicheur de Gigi (musiques, décors et costumes des mêmes créateurs).) ou encore GIGI (1949) (Première adaptation (non musicale) du roman de Colette. Danièle Delorme est Gigi, Gaby Morlay sa grand-tante Alicia.).

Gigi fut un véritable triomphe. En France, où il sortit en février 1959, neuf mois après sa présentation au Festival de Cannes, il totalisa plus d’un million de spectateurs, tout épatés de retrouver leur capitale et trois de leurs vedettes, devant la caméra d’un Américain très francophile et déjà auteur du fameux Un Américain à Paris. Mais, cette fois, c’est vraiment à Paris que Minnelli avait posé sa caméra, entre le bois de Boulogne et l’avenue Rapp, le jardin des Tuileries et le Pont Alexandre III, sans oublier le musée Jacquemart-André figurant la luxueuse demeure de Louis Jourdan et Maxim’s, l’institution de la rue Royale, où aucun spectateur de l’époque ne reconnut, et pour cause, la jeune figurante lorgnant sur le couple vedette et qui, quatre ans plus tard, deviendra la Cléo d’Agnès Varda dans Cléo de 5 à 7 : Corinne Marchand.

Elle n’est pas la seule Française à apparaître, plus ou moins discrètement, dans le film. Outre Jack Ary, le garçon du Palais de Glace, Hubert de Lapparent, le secrétaire particulier de Louis Jourdan, ou Jacques Ciron, le marchand de voiture, on retrouve ici, dans le rôle du professeur de patinage et amant de la sulfureuse Liane d’Exelmans, le Basque Jacques Bergerac. Repéré à Paris par un dénicheur de talents de la MGM, le jeune étudiant en droit Jacques Bergerac – c’est son vrai nom – débarqua à Hollywood au début des années 1950, devenant l’intime de nombreuses stars et même le mari de Ginger Rogers puis de Dorothy Malone, avant de retourner en France et d’y devenir un homme d’affaires avisé, bientôt PDG des cosmétiques Revlon.

Gigi déplut tellement aux patrons de la MGM que ceux-ci imposèrent de retourner de nombreuses scènes. Déjà occupé par un autre film – Qu'est-ce que maman comprend à l'amour ? –, Minnelli dut laisser sa place à son ami Charles Walters, à qui l’on devait notamment Parade de printemps et Entrons dans la danse et qui venait de diriger Grace Kelly dans Haute société. Il ne fut pas le seul, George Cukor, lui aussi, fut appelé à la rescousse. Dans ses souvenirs, Minnelli raconte que le projet de Gigi lui tenait à cœur depuis longtemps et revenait fréquemment dans ses discussions avec Arthur Freed. Il en avait vu l’adaptation tournée en France dix ans plus tôt par Jacqueline Audry, avec Danièle Delorme (Gigi), Yvonne de Bray (Mamita), Gaby Morlay (la tante Alicia), Frank Villard (Gaston) et Jean Tissier (Honoré). A son propos, Minnelli écrivait : « le film n’était pas mauvais mais les acteurs ne m’avaient pas semblé particulièrement remarquables » !

Gigi 9 Oscars au compteur est un film musical que je n’avais encore jamais eu l’occasion de voir. Portez par trois Français cette adaptation de la nouvelle de Colette est vraiment charmante. Le lissage américain fait oublié que Gigi est sensée devenir une cocotte, mais ...

Avant de voir ce film, je savais qu'il avait été le plus récompensé de toute la carrière de Vincente Minnelli (ainsi que sa dernière collaboration avec Arthur Freed), qu'il adaptait un roman de Colette avec des acteurs principaux français et que Minnelli ayant voulu le plus ...

Malgré son âge ce film n'a pas pris une ride ! Il est toujours aussi frais, pétillant, coloré, c'est un régal ! La jeune Gigi est élevée par sa grand-mère et sa tante, qui lui inculquent une idée bien précise des relations hommes-femmes. Terriblement candide, Gigi tente ...