MARTIN EDEN

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« Martin Eden » de Jack London est, dans l’Amérique du 19ème siècle, le grand livre du paradoxe entre l’avidité pour la culture et le fait qu’elle éloigne du peuple. C’est le roman d’une solitude, porté à l’écran en Italie par Pietro Marcello en 2019.

Dans une ville portuaire qui ressemble à Naples, un jeune marin inculte, entame un chemin vers les livres, puis vers l’écriture. Il fera l’apprentissage du respect, de l’amour mais aussi de la bourgeoisie.

Le film a pour héros ou anti-héros comme on voudra Luca Marinelli en passe de devenir la nouvelle star masculine italienne. Il a d’ailleurs reçu le prix du meilleur acteur à la Mostra 2019. Voici la vie tragique d’un homme qui s’est trop approché du soleil.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver SUR LA ROUTE DE WALTER SALLES (2012) (Inspiré du fameux roman de Jack Kerouac, bible de la génération beatnik, une adaptation contemporaine de l'épopée de ces jeunes américains embarqués dans un voyage initiatique. Les derniers voyages vers l'ouest, dans les vastes espaces américains avec le fantasme de l'artiste maudit.) ou encore L'APPEL DE LA FORÊT DE KEN ANNAKIN (1972) (Un des autres livres célèbres de Jack London porté à l'écran plusieurs fois. Dans cette version Charlton Heston en pleine ruée vers l'or affronte tous les dangers et les partage avec son alter ego le chien Buck. On pourrait revoir aussi toutes les adaptations de Croc-Blanc, y compris en animation.).

Jack London avait écrit un livre sur la maladie d’être soi, donc un peu plus qu’autobiographique. Socialiste et aventurier il avait la soif des livres qui lui ont tout appris. Martin Eden est paru à New York en 1909, et, la fin du héros a quelque chose de prémonitoire pour ceux qui penchent pour la thèse du suicide concernant la mystérieuse fin de Jack London. Le livre a été porté à l’écran très vite puisqu’on connait dès 1914 une adaptation américaine signée de Hobart Bosworth. Il reviendra sur les radars hollywoodiens en 1942 dans une version oubliée de Sidney Salkow avec Glenn Ford.

L’adapation de Marcello est assez libre. Libre essentiellement par la transposition de décors et d’époques. Pietro Marcello n’a pas cherché à faire un film américain, il a plongé dans ses racines pour appliquer la thématique américaine à sa propre culture. Marcello lui-même autodidacte, enseignant dans les prisons, a appris le cinéma sur le tas pour ne pas dire sur le tard. C’est le second long métrage de fiction du cinéaste après une carrière récompensée de documentariste.

L’adaptation a été écrite par Maurizio Braucci, connu pour avoir co-signé « Gomorrha » de Matteo Garonne et Pasolini de Abel Ferrara. Dans le rôle de Martin Eden, Luca Marinelli 35 ans au moment du film et qui a éclos au travers de la relève italienne. On l’avait vu chez Paolo Virzi dans « Chaque jour que dieu fait » (2012) chez Paolo Sorrentino dans « La grande Bellezza » (2013) , il était le personnage principal de l’ultime film des frères Taviani « Une affaire personnelle » (2017) avec Charlize Theron dans le film de science-fiction américain « The old guard ».

Martin Eden est de la trempe de ces jeunes hommes au grand cœur que rien n’effraie. Et pour conquérir le cœur de la jolie bourgeoise Elena, il ne recule devant rien pour s’extraire de sa condition sociale et parfaire sa culture encyclopédique. Au prix d’une détermination ...

Que vont penser les familiers de Jack London, de l'adaptation napolitaine de l'un de ses romans les plus marquants, Martin Eden, paru en 1909 ? Une transposition très libre mais qui reprend le thème de l'autodidacte qui cherche à s'élever socialement pour les beaux yeux d'une ...

Il est toujours dangereux de réaliser ses fantasmes, et pas seulement en matière sexuelle. Le fantasme de Martin Eden était de devenir écrivain, d'accéder ainsi à un monde éblouissant, incarné par la belle Elena. Il y mit tant d'ardeur, tant d'obstination, tant ...