LITTLE BIG MAN

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En 1968, Jack Crabb, vieil homme de 121 ans, raconte sa vie à un historien venu l'interviewer... En 1859, alors âgé de dix ans, Jack est recueilli par un grand chef Cheyenne qui s'occupe de son apprentissage. Tant et si bien que la vie de Jack se met à slalomer entre civilisation indienne et civilisation blanche. Il découvre le sexe avec la femme d'un pasteur, assiste un charlatan et s'engage même comme éclaireur aux côtés du général Custer. Son parcours de vie houleux et aventureux le ramenant finalement dans sa véritable famille : celle des Cheyennes.  

Tiré d'un roman de Thomas Berger publié en 1964, Little Big Man ou les extravagantes aventures d'un visage pâle (titre complet) raconte, sous formes de flashs back, un pan de l'histoire américaine à travers quelques grandes figures légendaires de l'ouest comme Calamity Jane, Wyatt Earp, Buffalo Bill, le général Custer et Wild Bill Hickok. Seuls les deux derniers - croisés par le personnage interprété par Dustin Hoffman – ont été conservés dans le film.  

La particularité de Little Big Man est que toutes les représentations de la vie indienne se veulent être d'une réelle authenticité. Y compris au travers de personnages un peu loufoques comme cet indien chanteur et travesti qui peut vivre paisiblement dans sa communauté sans y être jugé. Ce qui permet au réalisateur Arthur Penn de remettre en cause l'historicité de cette période en démontrant que les indiens se comportaient moins sauvagement que les colons blancs. 

 
Dans le même genre vous pouvez trouver DANSE AVEC LES LOUPS (Parce que c'est également l'histoire d'un Blanc qui vit avec les Indiens. Avec ses 7 Oscars, le film de Kevin Costner a redonné un sacré coup de fouet au genre du western.) ou encore LA CHARGE FANTASTIQUE ("Little Big Man" reconstitue de façon violente et critique la célèbre bataille de Little Bighorn. Ce grand film d'aventures avec Errol Flynn nous la présente sous un jour plus héroïque.).

Comme quelques collègues renommés de sa génération (William Friedkin, Sidney Lumet), Arthur Penn a fait ses armes en signant des dramatiques pour la télévision américaine avant de signer son premier long métrage en 1958, Le Gaucher, qui révéla Paul Newman dans le rôle de Billy Le Kid. Si Penn n'a pas signé beaucoup de longs métrages ciné (une quinzaine en 37 ans de carrière), Little Big Man est resté, avec Bonnie & Clyde, son plus réputé . Comme il le précisait lui même sur l'authenticité de son film : Je me moque de ce qu'on appelle la véritable histoire de l'ouest rendue avec les yeux des blancs. Penn fait également un parallèle avec la guerre du Viet Nam qui avait lieu pendant le tournage. Comme il précise encore :  Custer fit massacrer les habitants d'un village comme nous avons massacrer les habitants d'un village vietnamien. 

Dustin Hoffman, qui a obtenu la reconnaissance internationale avec ses deux précédents films (Le Lauréat de Mike Nichols en 1967, et Macadam Cowboy de John Schlesinger en 1969) interprète Jack Crabb, un homme qui, partagé entre ses cultures américaine et amérindienne, n'arrive pas à choisir son camp. Comme son personnage le dit à l'historien qui l'interview : quand ce n'était pas un indien qui voulait me tuer parce que j'étais blanc, c'était un blanc qui voulait me tuer parce que j'étais indien. 

Beaucoup de spectateurs qui découvrirent Little Big Man à sa sortie au début des années 70, furent impressionnés par les séquences où Dustin Hoffman est métamorphosé en un vieil homme de 121 ans. Et ce grâce aux doigts de fée du légendaire maquilleur en effets spéciaux qu'était Dick Smith, connu aussi pour avoir transformé le visage de la petite Linda Blair en simili démone dans L'Exorciste. Pour d'autres effets plus discrets (notamment de plaies ouvertes) Dick Smith a travaillé avec Francis Coppola sur Le Parrain, Michael Cimino sur Voyage au bout de l'enfer et Martin Scorsese sur Taxi Driver.

Little Big Man raconte l'histoire des Etats-Unis pendant la seconde moitié du dix-neuvième siècle, il reprend les figures traditionnelles du western et les transforme en une épopée picaresque, truculente et tragique, pleine de bruit et de fureur, racontée par un vieillard ...

Mes parents d'abord, mes voisins assez vite puis les gens qui, aujourd'hui partagent ma vie.Tout le monde déteste que je regarde ce film, et ce depuis toujours. Pourquoi ? Parce que c'est tous des cons. Déjà. Et surtout parce que j'aime trop la bande son, et donc, histoire ...

Qu’un cinéaste au regard aussi acéré et lucide qu’Arthur Penn s’empare de la question indienne est une véritable aubaine. C’est évidemment l’occasion d’un regard qui va, à la suite des Cheyennes de Ford, réhabiliter les natifs de l’Amérique, mais surtout le ...