LES PAPAS DU DIMANCHE

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Aujourd'hui quand on est un père divorcé, on est presque maternel. Et le cinéma, toujours reflet de la société, en témoigne. Comme dans ce joli film tout simple de Louis Becker marqué au sceau du vécu puisque le réalisateur a appris à aimer ses poussins en garde alternée. Les Papas du dimanche est sa première réalisation même si son nom fleure bon le cinéma français avec le Jean Becker des Enfants du marais comme père et, surtout le Jacques Becker de Casque d'or et Touchez pas au grisbi comme grand père.
Louis, lui, a débuté comme stagiaire à la mise en scène sur Cet obscur objet du désir de Luis Bunuel puis a été de nombreuses années régisseur et producteur notamment d'Un Indien dans la ville ou des films de son papa.

Pour son passage derrière la caméra, il choisit d'adapter un livre de François d'Epenoux, et de traiter ce sujet faussement autobiographique comme il le dit lui-même, et partagé par beaucoup d'hommes : ses états d’âme les dimanches soirs quand il ramenait ses enfants chez leur maman et qu'il craignait que sa légèreté, feinte, soit prise par ses enfants pour de l'indifférence à leur séparation. Une légèreté amère que joue parfaitement le beau Thierry Neuvic, devenu ces temps ci un acteur français qui s'exporte puisqu'il a tourné dans Au delà avec Clint Eastwood et dans le deuxième volet des aventures de Sherlock Holmes de Guy Ritchie.
Autour de ce papa très concerné par ses enfants, le casting est parfait, discret et juste, que ce soit Hélène Fillières en grande nana toute simple, ou Marilyne Canto et Olivier Barroux (le Olivier de Kad et Olivier) en couple d'amis qui accueille et réconforte. Surtout, les trois enfants ne sont ni trop agaçants, ni trop mignons-sucrés : crédibles, quoi !

 
Dans le même genre vous pouvez trouver IL A SUFFI QUE MAMAN S'EN AILLE DE RENÉ FERET (Très joli film sur la séparation et un père qui réclame la garde de sa fille. Une grande justesse dans les sentiments et les petits détails de la vie. A découvrir aussi pour ce grand comédien qu'est Jean-François Stévenin) ou encore LES ENFANTS DE CHRISTIAN VINCENT (Comment un père célibataire essaye d'organiser sa vie autour de ses enfants... et d'une nouvelle compagne. Enlevé, pas mièvre et souvent drôle. Karin Viard et Gérard Lanvin sont des parents attentifs et énervés très crédibles.).

Au cinéma, il y eut un "avant" et un "après" Kramer contre Kramer où, en 1979, pour la première fois, un réalisateur, Robert Benton, filmait la bataille d'un couple divorcé pour la garde de leur enfant. Il en a fait pleurer, ce drame familial où Meryl Streep et Dustin Hoffman s'écharpent et où un lien fort se créé entre un père et son fiston tout blond. Le film gagna trois oscars : meilleur film, meilleur réalisateur et meilleur acteur. Meryl Streep, elle, ne décrocha pas la statuette et on se demande si ce n'est pas justement parce que, là, tout le monde était du côté du papa !

Dans Une semaine sur deux (et la moitié des vacances scolaires), en 2009, Yvan Calbérac faisait se séparer Mathilde Seigner et Bernard Campan au grand dam de leur fille de 12 ans. Dans Mes amis, mes amours de Lorraine Levy, l'année précédente, deux pères de famille divorcés s'installaient carrément ensemble pour réinventer un quotidien à leurs rejetons. Dans Les Enfants de Christian Vincent, inspiré du roman de Dan Franck, Karin Viard et Gérard Lanvin sont chacun séparés avec deux enfants en garde alternée. Leur volonté de former une famille recomposée va tourner à la mission impossible !

Mais dans le genre papa poule qui tient absolument à rester proche de ses enfants, le sommet est tout de même le Robin Williams de Mme Doubtfire de Chris Columbus en 1994. Un homme prêt à se déguiser en nounou /femme de ménage avec prothèses en latex et tablier en dentelles pour passer outre la décision du juge, car, justement, cela ne lui suffit pas d'être un papa du dimanche.

Un film simple, un scénario fluide, qui nous emmène dans une histoire de tous les jours qui peut arriver à chacun d'entre nous....Un cinéma de soirée cocooning, ou les sentiments ont besoin d'être exacerbés. Pas d'attente, dès les premières minutes, les personnages sont ...