LES ANGES DU PÉCHÉ en VOD
- De
- 1943
- 87 mn
Anne-Marie, une grande bourgeoise, décide de devenir religieuse. Elle rejoint une congrégation qui s’occupe des femmes en prison et essaie de remettre sur le droit chemin Thérèse, une détenue particulièrement difficile.
- Drame
- France
- Tous publics
- VF
1 MIN AVANT
Tourné à Paris sous l’occupation nazie en 1943, Les Anges du péché est le premier long métrage de Robert Bresson, après un moyen métrage intitulé Affaires publiques. Bresson a alors 42 ans, et déjà une haute idée du cinéma qu’il appelle «le cinématographe» : il veut démarquer son film de la production courante, selon lui trop influencée par le théâtre. Il écrit le scénario en compagnie du père Raymond Leopold Bruckberger (qui sera conseiller sur le tournage) et s’adjoint, pour les dialogues, rien moins que Jean Giraudoux, l’auteur d’Intermezzo, La Guerre de Troie n’aura pas lieu et Ondine.
S’il est, évidemment, beaucoup question de religion, Les Anges du péché est surtout une œuvre magistrale sur l’absolu, à travers le parcours de trois jeunes femmes entrées au couvent : Agnès, interprétée par Silvia Monfort, est une voleuse juste sortie de prison, elle est décidée à s’amender et aller vers le seigneur. Anne-Marie, qui a les traits de Renée Faure, est une jeune fille de bonne famille, exaltée et orgueilleuse, qui prend le voile pour sauver des âmes : elle jette son dévolu sur Thérèse (Janny Holt), incarcérée pour une faute qu’elle n’a pas commise et qui n’acceptera de venir à Bethanie que pour échapper à la police après avoir tué son amant, le véritable auteur des méfaits pour lesquels elle était accusée. Ignorant tout de son crime Anne-Marie accueille Thérèse à bras ouverts.
Dans un superbe noir et blanc ciselé par Philippe Agostini, le chef opérateur du Jour se lève de Marcel Carné et du Mariage de Chiffon de Claude Autant-Lara, Robert Bresson saisit les sentiments les plus contradictoires, les frémissements les plus infimes, en orchestrant les allées et venues des nonnes, leurs corps semblant flotter dans les couloirs, leurs visages enserrés par les voiles révélant en gros plans des chapelets d’émotions pures.
Dans le même genre vous pouvez trouver THE MAGDALENE SISTERS (Dans les années 60, en Irlande, les soeurs de Marie-Madeleine accueillaient les filles de "mauvaise vie" et les traitaient comme des esclaves, ce que dénonce ce film poignant.) ou encore THÉRÈSE (Avec une épure évoquant Bresson, Alain Cavalier évoque la vie simple de Thérèse de Lisieux, une jeune religieuse.).