LE SOUPIR DES VAGUES

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Un trentenaire amnésique s’échoue sur une plage indonésienne. Il ne parle presque pas mais comprend le japonais et l’indonésien, semble-t-il. Qui est ce jeune homme ? D’où vient-il ? Une famille va s’occuper de lui et s’apercevoir qu’il peut réaliser des actes quasi-miraculeux comme ramener à la vie une fillette ou redonner son éclat à une fleur fanée.

Autour de ce personnage venu de la mer, un groupe d’adolescents fait face aux choses de la vie. L’une tente d’identifier un lieu où elle compte disperser les cendres de son père, l’autre voudrait se lancer dans le journalisme tout en exerçant un job alimentaire. Des histoires d’amour se nouent aussi…

Le Soupir des vagues a été tourné dans la province d’Aceh, à la pointe nord de l’ile de Sumatra. Cette région porte encore des traces du tsunami qui l’a ravagée en 2004. Le Japonais Kôji Fukada, réalisateur de Harmonium et de L’Infirmière, a été fasciné par ce lieu et n’a pu s’empêcher de faire un parallèle entre cette catastrophe et celle de Fukushima. Il signe un film baigné de lumière où s’ébauchent amitiés et amours et introduit des notes plus sombres avec la touche fantastique apportée par le personnage mystérieux.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver THEOREME (Une famille accueille un mystérieux jeune homme) ou encore AU REVOIR L'ÉTÉ (Un autre film du Japonais Koji Fukada où l'Indonésie est présente : l'héroïne traduit un roman indonésien).

La première version du scénario du Soupir des vagues était une sorte d’Hiroshima mon amour moderne, confie Kôji Fukada. L’idée de départ visait à moderniser le film tourné par Alain Resnais en 1958 et de le transposer en Indonésie en faisant du personnage d’Emmanuelle Riva un Japonais arrivant sur le sol indonésien où il partagerait ses souvenirs du séisme et du tsunami. Le scénariste et réalisateur a ensuite fait évoluer son projet en se tournant vers un roman de Mark Twain « Le Mystérieux étranger » et en donnant à son histoire une tonalité plus fantastique qui l’ouvre à d’autres possibles.

L’énigmatique personnage de Laut (mer en indonésien) représente, selon son créateur, « une sorte d’esprit du tsunami, dans la veine des pensées animistes qui ont aussi existé au Japon ». Cet être froid se comporte comme la nature : « capable de sauver les humains ou, au contraire, de les tuer, sans qu’on sache pourquoi ». Les images du Soupir des vagues rendent justice à la palette de couleurs infinie et à la lumière qui enveloppe les paysages indonésiens. Pourtant le film n’a rien d’une ode à la nature et le réalisateur assume le paradoxe de ces plans ensoleillés contrastant avec la gravité des lieux et le poids écrasant de la nature. Au travers de Laut, présence aussi forte et fascinante qu’incontrôlable, l’œuvre de Fukada dépeint en fait l’environnement comme une menace impitoyable qui rode autour de nous.

Avec ses marivaudages, ses confidences et petits secrets, Le Soupir des vagues fait penser par moments à Pauline à la plage ou à Conte d’été d’Eric Rohmer. Le cinéaste Kôji Fukada voue en effet une véritable admiration au réalisateur des Comédies et proverbes. Le Rayon vert est d’ailleurs son long métrage préféré. « C’est un film du XXe siècle, confie-t-il, mais même aujourd’hui je le trouve contemporain voire futuriste. » Et si Fukada est un passionné des romans Balzac c’est grâce à cette recommandation du metteur en scène de Ma nuit chez Maud : “Si on veut être cinéaste, il faut absolument avoir lu Balzac”.

Avec Le soupir des vagues, Fukada Koji explore de nouveaux horizons stylistiques. On peut reconnaître qu’il garde un penchant pour le voyage, ici en Indonésie. Également, le scénario de ses films se teinte de fantaisie, mais arbore des traits sérieux, dramatiques, tragiques ...

Un homme émerge de l’eau, porté par l’écume de la mer, plus nu qu’un poisson. « Naissance de Vénus » au masculin... La curiosité du spectateur est d’emblée hameçonnée... Dès lors, ce sixième long-métrage de Kôji Fukada suit le fil d’une double interrogation ...

Le film évoque avec finesse le fait que les Indes orientales néerlandaises furent occupées par l'Empire du Japon durant la Seconde guerre mondiale de mars 1942 à 1945 . Cette période marque la fin de la colonisation néerlandaise et les changements qu'elle provoqua rendirent ...