LE ROUGE EST MIS en VOD
- De
- 1957
- 82 mn
- Policier / Suspense
- France
- Tous publics
- VF - HD
1 MIN AVANT
L’idée d’adapter Le rouge est mis, un roman noir sur fond de braquages, signé par un cador du genre, Auguste Le Breton, vient de Michel Audiard. Qui convainc Gilles Grangier et Jean Gabin, de se lancer dans l’aventure avec lui, de part et d’autre de la caméra. Le trio venait de faire deux jolis films : Gas-oil et Le Sang à la tête. Il aurait été dommage de s’arrêter en si bon chemin. Le Breton est invité à collaborer à l’écriture du scénario, mais doit vite laisser la place à la gourmandise d’Audiard. L’objectif n’est pas modeste : rééditer le succès de Touchez pas au grisbi, qui trois ans plus tôt, en 1954, avait permis à la carrière de Gabin de reprendre un nouvel essor.
De fait, Le rouge est mis est d’emblée un classique du genre. Jean Gabin est entouré par quelques-uns de ses complices habituels, Paul Frankeur et Lino Ventura en tête, les scènes de braquage sont aux petits oignons, et les relations un rien conflictuelles entre les hommes de la bande sont pour le moins passionnantes : la pègre n’est pas taillée d’un seul bloc, c’est ce qui fait son charme. Et le film nous fait entrer dans l’intimité des truands, révélant, mais ce n’est pas une surprise que ceux-ci ont également leurs faiblesses. Les liens familiaux, ou l’absence de liens familiaux, prennent ainsi une place fondamentale qui viennent perturber les projets des gangsters. Ce sont ces liens qui projettent peu à peu le film dans la tragédie, lui offrant un épilogue (dans une cage d’escalier) qui nous perturbe durablement.
Jean Gabin et Gilles Grangier ont travaillé ensemble à douze occasions, de 1953, avec La Vierge du Rhin à 1969, avec Sous le signe du taureau. Autant dire que le cinéaste faisait partie de ces happy few avec qui le patron (un titre que personne n’aurait songé à refuser à Gabin) acceptait de travailler les yeux fermés. Dans les années 50 et 60, Denys de la Patellière et Henri Verneuil feront partie du lot, mais avec moins d’incidence. Tous les films ne sont évidemment pas d’égale réussite. Que l’on nous permette de plébisciter Le rouge est mis (à ne pas confondre avec le plus pâle Maigret voit rouge), Le Sang à la tête, Le Désordre et la Nuit et Le cave se rebiffe… Une bien belle brochette pour le cinéphile gourmand. En termes de box-office le plus gros succès de Grangier est pourtant sans Gabin : il s’agit de La Cuisine au beurre, une comédie gastronomique avec Fernandel et Bourvil.
Dans le même genre vous pouvez trouver BRAQUEURS (Des braqueurs français, mais des braqueurs modernes et lourdement armés, à la manière de "Heat" de Michael Mann.) ou encore LE CLAN DES SICILIENS (Parce que c'est une autre adaptation d'un roman d'Auguste Le Breton. C'est aussi la rencontre de trois acteurs légendaires : Delon, Gabin et Ventura.).