BOB LE FLAMBEUR (VERSION RESTAURÉE)

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Dans le même genre vous pouvez trouver MÉLODIE EN SOUS-SOL (Jean Gabin et Alain Delon s'attaquent au casino de Cannes. Un classique du suspens, merveilleusement écrit par Albert Simonin et Michel Audiard.) ou encore L'HOMME DE LA RIVIERA (Un étonnant remake de "Bob le flambeur", par un réalisateur irlandais (Neil Jordan), avec un acteur américain (Nick Nolte), mais aussi Marc Lavoine et Emir Kusturica.).

Melville avait écrit le scénario de Bob le flambeur cinq ans plus tôt, il rêvait d’un beau casse, mais la sortie de Quand la ville dort de Huston l’avait amené à différer ce projet. Il n’avait pas écrit tout seul, Auguste Le Breton qui avait fait bookmaker et fréquenté la pègre était alors son complice. L’écrivain avait inventé le mot « rififi », popularisé le verlan et ses livres avaient déjà irrigué le cinéma de genre français, notamment Razzia sur la schnouf et Du rififi chez les hommes adapté par Henri Decoin et Jules Dassin et plus tard Le clan des siciliens dont Henri Verneuil fera un grand succès.

Roger Duchesne alias Bob était un sacré loulou. Second rôle du cinéma français d’avant-guerre on l’avait vu chez Yves Mirande ou Léonide Moguy et son titre de gloire avait été de tourner sous la direction du maître Guitry dans Le roman d’un tricheur. Mais ses penchants collabos l’avaient totalement black-listé après-guerre et il avait alors fréquenté les mauvais garçons. C’est d’ailleurs pourquoi Melville l’avait choisi. Le film est le premier produit par Serge Silberman qui deviendra un grand accompagnateur de Luis Bunuel et Akira Kurosawa, entre autres.

Bob le flambeur fut aussi adulé par les jeunes loups de la nouvelle vague, Claude Chabrol lui consacrant d’ailleurs une critique dithyrambique dans "Les cahiers du cinéma". Plus tard Melville deviendra leur mentor et prodiguera ses conseils à Godard, Truffaut et Chabrol, les petits débutants. D’ailleurs Henri Decae son opérateur attitré passera à la nouvelle vague avec armes et bagages. Signalons que l’acteur suisse Howard Vernon joue un petit rôle dans Bob, lui qui avait été l’officier allemand du Silence de la mer. C’est pour Melville la découverte d’un thème qu’il exploitera beaucoup: le film dans le milieu. Plus tard il alignera les chefs d’oeuvres virils avec Le doulos 1962 Belmondo, Le deuxième souffle 1966 Ventura, Le samouraï 1967 Delon, Le cercle rouge 1970, Delon, Bourvil, Montand. L’homme au stetson n’allait jamais cesser de faire du film à l’américaine, qui comme chacun sait, est née dans la rue.

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