LE QUAI DES BRUMES (VERSION RESTAURÉE) en VOD
- De
- 1938
- 89 mn
Jean, un déserteur, arrive au Havre dans l’espoir de monter sur un bateau et quitter la France. Dans le bar du débonnaire Panama, il rencontre Quart Vittel un alcoolique philosophe, un peintre qui «peint les choses derrière les choses» et la jeune Nelly, orpheline qui se cache de son tuteur, l’infâme Zabel. Ce dernier est harcelé par une bande de voyous menée par leur petit chef...
- Drame
- France
- Tous publics
- VF - HD
1 MIN AVANT
"T’as d’beaux yeux tu sais ! —Embrassez-moi !"… Qui ne connaît pas cette réplique du Quai des brumes échangée dans une ruelle obscure par Jean Gabin et Michèle Morgan au son de la musique de limonaire composée par Maurice Jaubert ? Ce troisième long métrage de Marcel Carné, tourné en 1938, vaut mieux que cette unique réplique devenue légendaire. Réalisme poétique, disait la presse… Réalisme fantastique, écrivait Jean Cocteau.
Le Quai des brumes, c’est un tout, une merveille de travail d’équipe où chaque maillon a du génie. Il y a d’abord la collaboration magnifique entre le réalisateur et son scénariste et dialoguiste Jacques Prévert, les mots élégants et railleurs du second contribuant à l’atmosphère de drame et de fatalité créée par le premier ; tous les acteurs, ces incroyables gueules de cinéma qui de Michel Simon à Pierre Brasseur en passant par Edouard Delmont, Aimos et Robert Le Vigan habitent leurs personnages d’une humanité parfois veule parfois émouvante ; l’idée brillante, en adaptant ce roman de Pierre Mac Orlan situé à Montmartre, de le transposer dans un port : ce qui fut fait en décors naturels au Havre puis dans ceux inventés par le magicien Alexandre Trauner aux studios de Joinville ; la lumière et les cadres du chef opérateur Shufftan qui joue avec les clair obscurs, les nappes de brouillards et les étincelles dans les yeux de Morgan et Gabin.
La rencontre d’un déserteur et d’une orpheline sur le quai, un bateau prêt à partir ; autour d’eux, un petit chien errant avec une tâche sur l’œil, un accueillant patron de bar guitariste à ses heures, un peintre suicidaire, un alcoolique repenti qui rêve de draps blancs, et puis quelques méchants, car c’est toujours pareil avec le destin : il ne peut s’empêcher d’être mesquin… C’est du beau grand cinéma d’hier et de toujours et ça se revoit avec bonheur !
Dans le même genre vous pouvez trouver LE CORBEAU DE HENRI-GEORGES CLOUZOT (1943) (Bien que tourné cinq ans après Le Quai des brumes, pendant la guerre, ce drame n’en fut pas moins jugé «démoralisant» par ses détracteurs et la censure.) ou encore TOURNÉE DE MATHIEU AMALRIC (2010) (Tourné en partie dans la ville du Havre, comme Le Quai des brumes.).