LE BONHEUR en VOD
- De
- 1965
- 76 mn
- Drame
- France
- Tous publics
- VF
1 MIN AVANT
Ah la félicité ! Mais, au fait, cela dure combien de temps, le bonheur ? Depuis Beigbeder, on sait que l'amour, lui, dure trois ans, mais le bonheur, bon sang, et surtout quand on aime deux femmes en même temps ?
Sorti en février 1965, couronné par le prix Louis-Delluc, ce film d'Agnès Varda est d'abord le portrait idyllique d'une famille heureuse, avec pique-nique au bord de l'eau, cueillette de fleurs, délicieux babillages d'enfants, et petite maison avec jardin en ces années où la banlieue jouxtait encore la campagne. Et puis, dans le couple qu'il forme avec Thérèse, François (incarné par un Jean-Claude Drouot frais comme une gravure de mode sixties) ajouterait bien Emilie, parce que c'est du "bonheur en plus", comme il tente de l'expliquer à sa femme. On était avant 68 et le film provoqua des discussions passionnées, car Varda traitait l'adultère à sa manière, si légère dans la gravité, comprenant son personnage qui aime l'amour comme on aime le soleil ou les fleurs. Un peu le versant masculin de la Catherine de Jules et Jim de Truffaut.
Un film culotté pour l'époque mais toujours aussi libre, poétique, aujourd'hui, avec ses images qui évoquent les peintres impressionnistes avec des petites tâches de pop et sa conviction tranquille qu'il faut suivre ses instincts.
Dans le même genre vous pouvez trouver JULES ET JIM DE FRANÇOIS TRUFFAUT (Parce que ce film reste LE film sur l'hypothèse du couple à trois, sur une héroïne, l'une des plus belles du cinéma, qui refuse de choisir entre deux hommes. Jeanne Moreau et "Le Tourbillon"... forever !) ou encore UN DIMANCHE À LA CAMPAGNE DE BERTRAND TAVERNIER (Les sentiments sont si beaux quand la campagne est belle, et Bertrand Tavernier, lui aussi, s'inspire des peintres impressionnistes pour cette chronique magnifique du temps qui passe et de la modernité qui s'installe.).