LE 15H17 POUR PARIS

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Le 21 aout 2015, un radicalisé, comme on les appelle désormais, passe à l’action dans un Thalys entre Bruxelles et Paris. Jean-Hugues Anglade et sa famille sont dans le train et, God bless us, trois militaires américains en vacances, aussi.

Ils s’appellent Spencer Stone, Alec Skarlatos et Anthony Sadler et quand Clint Eastwood décide de faire un film de leur héroïsme, et bien ils seront joués par Stone, Skarlatos et Sadler, c’est à dire par eux-mêmes : les trois S.

Parmi les acteurs français  vous entrapercevrez par ailleurs Patrick Braoudé dans le rôle (de dos) du président Hollande qui, lui ne joue pas dans le film (mais y apparaît en doc d'actualités). Ce film, sorti en 2018, focalise sur les quelques instants où le destin de toute une vie bascule. Et maintenant, hissez les couleurs.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver RUNAWAY TRAIN DE ANDREI KONCHALOVSKI (1985) (Un célèbre film de train fou, dans lequel ont pris place des repris de justice. Mais ce train-là, qui roule à tombeau ouvert, privé de conducteur, est l'instrument du destin et de la justice. Une oeuvre étouffante, sur le moment tragique dans la vie d'hommes qui ont tout à regretter.) ou encore LE MÉCANO DE LA "GENERAL" DE BUSTER KEATON (1926) (La matrice du film de train comme vecteur de liberté, de folie ou de course éperdue contre le temps. Par l'arme de la dérision, Buster qui renvoie dos à dos les protagonistes de la guerre de sécession, fait l'apologie du héros américain, lincolnien, celui qui défend ce qui est juste et dont la droiture est la valeur.).

Clint Eastwood avec « Le 15h17 pour Paris » va chercher, à la une des journaux, le sujet d’un film sur la valeur et le don de soi. Non seulement les faits sont authentiques, mais les héros cette fois sont aussi dans le film. La barrière entre réalité et fiction est franchie dans un docuwestern où la cavalerie est là, au moment de l’attaque du train. Après « American Sniper » et « Sully », le grand cinéaste choisit un nouveau sujet qui fait du John Doe, l’homme anonyme, le catalyseur de l’héroïsme.

Au départ le cinéaste s’est inspiré de l’inévitable livre écrit par les trois héros. Puis il les a rencontrés et, pour mieux cerner les circonstances des évènements, leur a fait raconter une nouvelle fois leur incroyable histoire. C’est là, en voyant chacun s’impliquer qu’il a réalisé qu’ils étaient en train de rejouer un moment de leur vie. Le fait que les trois mousquetaires aient été amis d’enfance a joué aussi sur la décision de leur faire jouer leurs propres rôles.

Sur le plateau, le cinéaste fera souvent tourner sa caméra pour voler à ses interprètes des reflexions, des connivences et des mimiques. Du coup, plus qu’à son habitude, il travaillera sur l’improvisation de ses acteurs. Le film a été tourné à Atlanta dans la maison de la famille Stone, sur des bases américaines, et en Californie supposée reconstituer le désert afghan. Ainsi bien sur qu’à Paris et Arras. Enfin le morceau de bravoure s’est joué à 300 km/heures dans un vrai Thalys. La SNCF a mis à disposition 11 sillons, c’est ainsi qu’on nomme les tronçons de voies disponibles, au service d’un client privé. Et ce pour ma modique somme de 60 000 euros. Parce que le héros eastwoodien les vaut bien.

Les films inspirés de faits réels ont souvent cette habitude agaçante de ramener le spectateur au réel avant le générique de fin. Par des images d'archives ou des cartons, ils expliquent ce que sont réellement devenus les protagonistes. Les derniers films de Clint Eastwood ...

Dans la vie d'un homme... d'une femme, et même d'un cheval nain à poils courts... voire longs ça arrive, il y a forcément un moment, un instant seulement parfois, de doute, et oui, il m'est arrivé cet instant. J'ai non pas douté de Clint Eastwood et de sa maestria, comment ...

« Des soldats américains déjouent une attaque terroriste à bord d'un train à destination de Paris ». C’était le synopsis du film sur l’attentat du Thalys en France. Ou devrais-je dire le film sur les héros de l’attentat du Thalys. Ce film est tiré d’une histoire ...