LA TAULARDE

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Le film de prison est un genre cinématographique qui a donné de grands longs métrages : Le trou de Jacques Becker, Papillon de Franklin Schaffner, Midnight Express d’Alan Parker, Les évadés de Frank Darabont ou Un prophète de Jacques Audiard. Auquel il faut ajouter La taularde, quatrième film d’Audrey Estrougo.

L’histoire d’une enseignante, Mathilde, qui pour sauver l’homme qu’elle aime de la prison prend sa place en lui permettant de s’évader. Alors que sa survie en milieu carcéral ne dépend que de lui, Mathilde n’en reçoit plus aucune nouvelle. Isolée, soutenue uniquement par son fils, Mathilde doit apprendre la survie en prison. Elle est une taularde qui répond désormais au numéro d’écrou 383205-B.

Mathilde n’est pas jouée par une actrice comme les autres puisque c’est Sophie Marceau, que la réalisatrice a rencontrée par hasard sur un quai de gare, qui interprète cette prisonnière par amour. Autour d’elle une troupe d’actrices magnifiques : Suzanne Clément, Eye Haidara, Carole Franck, Anne le Ny, Marie-Sohna Condé, Marie Denarnaud, Naidra Ayadi, Pauline Burlet, ou encore Alice Belaïdi. Et au milieu d’elles, un acteur Benjamin Siksou. Tous au service de cette impressionnante Taularde.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LE TROU (Un des plus grands films de prison écrit par José Giovanni et réalisé par Jacques Becker) ou encore UN PROPHÈTE (Pour Tahar Rahim et l'extraordinaire mise en scène de Jacques Audiard).

Audrey Estrougo est une battante. Du genre à faire le siège d’une chaîne cryptée pour boucler le budget de son premier long métrage, Regarde-moi, sorti en 2007, qui raconte l’histoire de deux adolescentes dans une cité. Le cinéma français se hasardait encore peu en banlieue, et ce malgré l’explosion douze ans plus tôt de Mathieu Kassovitz avec La haine, auquel la jeune réalisatrice d’alors 24 ans fait penser. 

Trois ans plus tard, après avoir réalisé un documentaire sur le groupe IAM, Audrey Estrougo réalise un film de commande. Du moins ça l’était avant qu’elle ne s’en mêle. La comédie musicale Toi, moi, les autres, qui réunit Leïla Bekthi, Benjamin Siksou et Cécile Cassel est devenu sous sa direction un film social, politique même, dans lequel elle dénonce la situation des sans-papiers dans la France de Nicolas Sarkozy.

Ce deuxième film, elle va aller le montrer dans des prisons. C’est là que lui vient l’idée de faire La taularde. Malheureusement, les financiers rejettent son projet. Découragée, la réalisatrice se lance dans le tournage d’un autre film, Une histoire banale, pour un budget initial de 8000 euros avec Marie Denarnaud dans le rôle d’une infirmière qui tente de survivre à un viol, et avec toujours, derrière la caméra, le chef-opérateur de The artist, Guillaume Schiffman. C’est après la sortie de ce film, que la réalisatrice a rencontré par hasard Sophie Marceau, laquelle a soutenu La taularde, et permis à Audrey Estrougo de trouver le financement du film, avec également l’aide de la productrice Julie Gayet. D’autres battantes.

Une intellectuelle, belle et fière, rentre en prison pour avoir aidé son conjoint à s’évader. C’est la vie dans l’univers carcéral qui se déroule devant nous pendant plus d’une heure et demie. Le défi : trouver du beau dans du laid, dans la noirceur du monde des ...

Vraiment pas convaincu avant visionnage (faut dire que la mère Marceau a tendance à me taper sur les nerfs), j'ai trouvé au final "La taularde" plus que présentable. On constate certes quelques lourdeurs et maladresses, mais l'ensemble diffuse une véritable ...

Si les films carcérales ne sont pas rares, que ce soit en France avec l'exemple le plus rapide et évident Un Prophète, ou ailleurs, comme l’Angleterre avec Les poings contres les murs, ce n'est donc pas un sujet inédit que nous propose ici Audrey Estrougo, mais à la différence ...