LA COMMUNAUTÉ

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C’est l’histoire d’une utopie des années 1970, celle de vivre tous ensemble dans une grande maison, en partageant le loyer, les tâches ménagères et le bonheur de vivre. Dans La Communauté, Anna et Erik, un couple d’intellectuels – il est professeur d’université, elle est journaliste à la télévision – décident de recruter des colocataires pour partager une grande maison dont Erik a hérité de son père…

Né en 1969 au Danemark, Thomas Vinterberg s’est inspiré, pour le scénario de son huitième long métrage, de sa propre jeunesse. En effet, il a lui-même vécu douze années de sa vie dans une communauté, de sept à dix-neuf ans. Dans le dossier de presse du film, le réalisateur se souvient je cite : « C’était une époque fantastique, empreinte de folie où je vivais entouré de bières, de conversations universitaires de haut niveau, d’amour et de tragédies personnelles. En tant qu’enfant, chaque jour était un conte de fées. (…) Bien que la communauté fût composée de penseurs bien éduqués, la vie d’alors semble maintenant extrêmement naïve et idéaliste, pleine d’espoir dans le futur. »

L’histoire de La Communauté, cependant, est vue à travers les yeux de Freja, une adolescente de 14 ans qui est la fille du couple formé par Anna et Erik. Mais les péripéties racontées ont la saveur du vécu ! Thomas Vinterberg dirige ici, pour la troisième fois après Les Héros et Festen, les acteurs danois qu’il contribua à faire connaître dans leur pays et au-delà des frontières : Ulrich Thomsen et Trine Dyrholm. Cette dernière ayant remporté à Berlin, en 2016, l’Ours d’argent de la meilleure actrice pour son rôle de femme déchirée dans La Communauté.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver L’AVENIR (2016) DE MIA HANSEN-LOVE. (Drame sur une femme d’âge mûr qui découvre que son mari le trompe et doit réinventer sa vie...) ou encore TOGETHER DE LUKAS MOODYSSON (2000) (Dans les années 1970, une jeune femme quitte son mari et, avec ses enfants, s’installe auprès de son frère qui vit en communauté. Réalisé par un Suédois, c’est le versant comédie du film du danois Vinterberg.).

Last Round, court métrage de fin d’études à l’Ecole Nationale du Danemark, dont Thomas Vinterberg sortit le plus jeune diplômé en 1993, est nommé l’année suivante à l’Oscar. Le deuxième, Le Garçon qui marchait à reculons, remporte la même année le Prix du Public au Festival de Clermont-Ferrand. Vinterberg tourne son premier long, Les Héros (qui sortira plus tard en France), et lance ensuite avec le réalisateur Lars Von Trier le mouvement Dogme 95, manifeste en réaction aux superproductions anglo-saxonnes qui prône des tournages en 35 mm ; pas d’effets spéciaux, pas de décors outre celui trouvé sur place ; pas de musique sauf celle, diégétique, pouvant être entendue par les personnages ; une absolue liberté de ton et beaucoup beaucoup d’improvisation. En 1998, son deuxième long métrage, Festen, qui raconte une réunion de famille tournant au règlement de comptes, est présenté au Festival de Cannes en sélection Officielle et y reçoit le Prix Spécial du Jury. Il répond à peu près aux critères du manifeste, si l’on exclut le fait qu’il est tourné en vidéo !

Vinterberg s’éloigne ensuite du Dogme en signant, en 2003, son premier long métrage en langue anglaise It’s all about Love film de science-fiction avec Claire Danes et Joaquin Phoenix, qui sera suivi en 2016 de Loin de la foule déchaînée, adaptation de Thomas Hardy avec Carey Mulligan et Matthias Schoenaerts.

Dans l’intervalle, il revient à ses racines en tournant dans son pays sur un scénario de Lars Von Trier Dear Wendy (2005), puis il rencontre un nouveau collaborateur, Tobias Lindholm, qui passera à la réalisation avec Hijacking (2012) et A War (2015), avec lequel il signe les scénarios de Submarino (2010), présenté au Festival de Berlin, puis La Chasse avec Madds Mikkelsen qui permet à ce dernier de repartir du Festival de Cannes avec le prix d’interprétation masculine, le film remportant par ailleurs le Prix du Jury œcuménique. La Communauté est le troisième produit de leur fructueuse collaboration.

Le sujet de La communauté est très proche de son réalisateur Thomas Vinterberg, puisque celui-ci a vécu dans l'une d'entre elles, au Danemark, de 5 à 19 ans. Le film ne relate pas son expérience mais nul doute qu'elle a beaucoup alimenté le scénario. Vinterberg, il l'a ...

S’il est un mérite qu’on peut attribuer au cinéaste danois, c’est d’avoir su se maintenir à flots après la hype incroyable de son Dogme 95 qu’il inaugure avec son deuxième film Festen, Prix du Jury au Festival de Cannes de 1998, et dont le succès est fracassant ...

LA COMMUNAUTÉ (14,1) (Thomas Vinterberg, DAN, 2016, 111min) : Cette chronique douce-amère soixante-huitarde suit le parcours familial d’un couple dont l’homme est architecte et la femme présentatrice de journaux télévisés venant d’hériter d’une grande maison de ...